"Coming In Hot", voilà un titre alléchant, promesse de coups de reins lascifs. C'est celui qu'a choisi Diamante pour son galop d'essai. Encore peu connue en France, la chanteuse à la couleur de cheveux extravagante ne l'est cependant pas aux Etats-Unis où elle a réussi à placer certains singles sur les ondes ('Bit Your Kiss' notamment), lui permettant de décrocher la première partie de Whitesnake pour son Purple Tour en 2015. Une pincée de tubes plus tard, la belle Bostonienne d'origine italo-mexicaine (quelle mélange détonant !) livre donc enfin son premier album.
Que Howard Benson, producteur, entre autres, de Black Stone Cherry ou Chris Cornell, ait jeté son dévolu sur cette jeune femme de vingt-et-un ans, ne trompe pas quant à son talent et un potentiel qu'on devine à peine défloré par ce "Coming In Hot" aguichant. A la fois héritière des metal queens des années 80, Lita Ford et Joan Jett en tête, mais chassant aussi sur les terres plus modernes de In This Moment ou The Pretty Reckless ou pourquoi pas Avril Lavigne, Diamante possède dans son bustier l'arsenal pour ratisser large, avec une personnalité déjà bien affirmée qui la rend plus charmante et redoutable encore.
Durant quarante-cinq minutes, notre rockeuse en herbe enfile pas moins de quatorze chansons. Cela pourrait être beaucoup (trop) mais, taillées pour les charts, celles-ci ne peuvent que réchauffer notre entre-jambes, chevauchant un menu tout du long irrésistible. Rock à chanteuse pour Américains boutonneux peut-être, éprouvé bien qu'hyper efficace sans aucun doute non plus, "Coming In Hot" s'élève pourtant bien au-dessus du niveau de la mer grâce à cette voix mordante joliment sauvage conjuguée à une écriture parfaitement lubrifiée.
Si elle peut se faire câline et ronronner le temps de tendres pauses ('Ghost', 'I'm Sorry', 'Black Heart'), ce sont les griffes sorties que la belle s'exprime le plus souvent. Entre Evanescence ('Sleepwalking') et un punk rock gentillet ('Definitively Not In Love'), Diamante atteint toujours sa cible, préférant les saillies directes aux lentes caresses. 'War Cry' qu'enrobe un fuselage vaguement electro, le fédérateur morceau éponyme, le félin 'Sound Of Us' sans oublier ce 'Steal Your Boyfriend' fardé de lourds attributs, illustrent à la fois la variété de cette palette ainsi que son accroche acérée.
La belle sait nous séduire pour nous entraîner dans sa couche et inoculer son délicieux venin comme une veuve noire déchaînée. Héroïne exaltée ('F.L.A.G.S.'), elle témoigne de la prise de pouvoir par les femmes. Ce dont on ne se plaindra pas à l'écoute de ce coup d'essai aux allures de coup de maître !