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"Nouveau projet solo de Tom Morello, "The Atlas Underground" est un album aussi intéressant qu’énervant."
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3/5
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Cette fois-ci au moins, personne ne pourra lui reprocher de ne pas prendre de risque. Après un album peu inspiré avec Prophets Of Rage qui se contentait de recycler le rap metal de Rage Against The Machine, Tom Morello a décidé d’expérimenter en solo. Ou du moins en sortant un album sous son propre nom car "The Atlas Underground" affiche pléthore d’invités issus du rap et de la dance music.
Oui vous avez bien lu, la dance music est au cœur de ce nouveau projet. Pas si étonnant que ça en fait, l’Américain est connu pour être un touche-à-tout talentueux et aime depuis toujours triturer les sons et bidouiller les pédales d’effets. Mélanger riffs de guitare, rythmes électroniques et musique assistée par des machines est donc un pas de plus dans ses expérimentations. Cependant, même si le guitariste a déclaré avec l’humilité qui le caractérise que cet album était celui que Jimi Hendrix aurait enregistré s’il était toujours vivant, le procédé n’est ni nouveau ni révolutionnaire. Joe Satriani s’y est déjà frotté il y a presque vingt ans avec "Engines Of Creation", album réellement novateur dans sa façon d’utiliser les machines au service de la guitare.
La démarche de Tom Morello est pour le coup totalement inverse et s’avère tour à tour déstabilisante, énervante et intéressante. Déstabilisant, "The Atlas Underground" l’est à coup sûr, tant les machines ont pris le pouvoir sur la musique du New-yorkais. C’est bien sûr voulu et assumé mais l’écoute de titres tels que ‘Lucky One’, ‘One Nation’ ou ‘Vigilante Nocturno’ ne rassure pas sur l’opportunité de la démarche. Au-delà de leur manque cruel d’inspiration, ils posent une question cruciale : à quel public Tom Morello prétend-il s’adresser ? Les fans de Rage Against The Machine risquent fort de tomber de leur chaise à l’écoute des boucles electro, des nappes de synthé assistées par ordinateur et des patterns de batterie échantillonnés et les amateurs de dance music n’y trouveront sans doute pas plus leur compte tant cette musique leur semblera rebattue et d’un autre âge. Au point de devenir franchement énervante à l’écoute des insupportables ‘How Long’ et ‘Where It’s At Ain’t What It Is’ à la production tellement datée et maniérée qu’elle en devient ridicule.
"The Atlas Underground" s’avère cependant intéressant lorsque le mélange entre guitares et machines est réussi. C’est le cas de l’excellent ‘Battle Sirens’ et son riff puissant progressivement déstructuré par un fabuleux dubstep, de 'Rabbit's Revenge’ et son hip hop tribal et du très réussi ‘Find Another Way’, titre pop rock moderne dominé par la voix délicate de Marcus Mumford.
Soudain pris de passion pour la dance music, Tom Morello n’abandonne pas pour autant ses premières amours. Le rap a donc toute sa place sur l’album (‘Roadrunner’, ‘Lead Poisoning’) et permet à l’Américain de se livrer à une dénonciation en règle de la société américaine, de l’injustice sociale et des violences policières (‘Rabbit’s Revenge’). Mais si les obsessions politiques du musicien sont maintenant bien connues, sa propension à relayer les thèses complotistes laisse perplexe. Entendre le célèbre rappeur de Chicago Vic Mensa scander « 9/11 was a hoax, it was never hijacked » (‘We Don’t Need You’) a de quoi laisser pour le moins dubitatif quant aux prises de positions radicales de Morello.
Finalement, "The Atlas Underground" est un album intéressant mais raté. Intéressant pour sa prise de risque et son parti pris de prendre à contre-pied les attentes des fans mais raté parce que trop inégal pour réellement emporter l’adhésion. Un peu plus de simplicité et d’humilité aurait sans doute contribué grandement à en faire le coup de maître que son auteur espérait. En tout cas, l’album fera à coup sûr couler beaucoup d’encre, à tort ou à raison.
Plus d'information sur
https://www.facebook.com/tommorello/
LISTE DES PISTES:
01. Battle Sirens 02. Rabbit's Revenge 03. Every Step That I Take 04. We Don't Need You 05. Find Another Way 06. How Long 07. Lucky One 08. One Nation 09. Vigilante Nocturno 10. Where It's At Ain't What It Is 11. Roadrunner 12. Lead Poisoning
FORMATION:
Tom Morello: Guitares Bassnectar: Chant / Invité Big Boi: Chant / Invité Carl Restivo: Guitares / Invité Gary Clark Jr: Chant / Guitares / Invité Gza Rza: Chant / Invité Herobust: Chant / Invité K Flay: Chant / Invité Killer Mike: Chant / Invité Knife Party: Claviers / Invité / Electronique Leikeli47: Chant / Invité Marcus Mumford: Chant / Invité Nico Stadi: Chant / Claviers / Invité Portugal The Man: Chant / Invité Pretty Lights: Chant / Invité Steve Aoki: Invité / Disc Jokey Tim Mcilrath: Chant / Invité Vic Mensa: Chant / Invité
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