Il y a peu de chances que vous connaissiez Jerome Mazza, à moins
que vous n’ayez écouté son premier album solo pop sorti en 2015, ou repéré
ce chanteur américain lors de sa participation au dernier album ("Black
Butterfly") de Steve Walsh - le frontman de Kansas. A moins que vous l'ayez remarqué lors de son passage
chez Angelica, le groupe de metal chrétien canadien aux quatre albums (1989-1992),
voire profité de ses talents vocaux sur le premier et unique album en date de
Pinnacle Point (2017) que les amateurs de Kansas devraient écouter. Mais pour le cas
où vous ne connaîtriez pas le Monsieur, voici une nouvelle occasion de le
rencontrer puisqu’il s’est décidé en fin d’année dernière à sortir son nouvel
opus en solitaire, "Outlaw Son".
Jerome Mazza vous est donc peut-être inconnu, mais le milieu n’est
pas passé à côté de ses performantes cordes vocales, preuve en est que deux
piliers du hard mélodique se sont associés ici à lui : Tommy Denander le guitariste/compositeur/producteur
ayant travaillé avec quelques pointures comme Radioactive, Street Talk, Talisman,
Phenomena, House Of Lords et Last Autumn’s Dream (respect !) et le chanteur/compositeur
Steve Overland ayant œuvré au sein de FM, The Ladder et Shadowland pour ne
citer qu’eux. Le premier de ces messieurs officie à la six-cordes en associant ses talents à ceux de Mazza qui ne fait donc pas ici que pousser la ritournelle.
Quant au second, il vient soutenir sur quelques morceaux les efforts vocaux de
notre vedette du jour. Ces deux grands noms sont les géniteurs de l’ensemble
des morceaux de cet opus. Autant dire qu’ils savent ce que mélodie veut dire.
Le hard FM développé ici remplit ainsi toutes ses obligations et ne
les outrepasse pas. C’est donc sans aucune surprise que nous encaissons les
douze morceaux qui nous sont proposés. "Encaisser" est le mot exact car se
sont vraiment des uppercuts dont nous sommes saoulés sur la grande majorité des
compositions de cet "Outlaw Son". Les hits s’enchaînent allègrement et font
référence à des combos dont les aficionados du style apprécient tous les
qualités. Nous en voulons pour preuve l’enlevé 'Neverland', coincé entre Night
Ranger et Rick Springfield, l’entraînant 'Immortal' et le fulgurant 'Crossfire' qui
sortent tout droit de chez Radioactive, le mid-tempo 'The Dark Side' où Khymera vient
nous faire un clin d’œil et le Kansassien - sur les couplets - 'Streets On Fire'.
Mais comme mentionné précédemment c’est également sans révolution
musicale que nous traversons ces douze pistes. La ligne est droite, elle est certes
bordée d’arbres aux frondaisons accueillantes invitant à la détente, mais elle
reste de forme rectiligne. Voilà qui pourrait emmener quelques esprits chagrins
à rechigner à l’écoute du produit, d’autant que les trois derniers morceaux s’avèrent
être les moins chatoyants de l’ensemble, notamment la progéniture d’un Toto peu
inspiré qu’est 'Calm Before The Storm'. D’habitude finir en beauté est de
mise. Ce n’est pas le cas ici, et c’est fort regrettable.
Mais vous ne faites certainement pas partie de cette confrérie des
Mauvais Coucheurs et, pour peu que vous tombiez en pâmoison à l’écoute de la
première belle mélodie venue, vous allez certainement hautement apprécier ce
collier de perles easy listening. Cet "Outlaw Son" a de la tenue, qu’on se le
dise !