Un peu à la manière d’Opeth avec son Damnation très acoustique, voilà que Green Carnation, à peine un an après la sortie de "The Quiet Offspring" y va de son petit album furieusement… calme. The Acoustic Verses (pas de tromperie sur la marchandise, tout est dans le titre !), ne va pas révolutionner le petit monde de la musique mais nous propose de découvrir une facette qui n’avait été qu’entrevue jusque là d’un groupe qui n’a jamais cherché à se cantonner à un seul et même style !
Justement, j’avais déjà été agréablement surpris par un "The Quiet Offspring" mélangeant parties métal efficaces et atmosphériques de toute beauté. L’album était peut être trop inégal et quelques titres venaient gâcher un peu son intérêt. Pour cet Acoustic Verses, point de métal vous l’aurez compris ! Ce qui frappe en tout premier lieu, c’est la qualité d’interprétation du chanteur, Kjetil Nordhus, dans son registre plaintif et/ou mélancolique caractéristique. Bon point pour le groupe surtout quand on sait l’importance du chant sur ce type de disque…
Passons rapidement le cas de "Sweet Leaf", premier titre au demeurant intéressant pour nous pencher directement à "The Burden Is Mine… Alone" petite pépite ou le chant de Nordhus se fait fragile. Les arrangements sont assez minimalistes mais l’essentiel est ailleurs. En ce sens, cela rapproche beaucoup cet album des différents travaux du groupe anglais Anathema. "Maybe ?", le titre suivant, d’ailleurs fait irrémédiablement penser au groupe des frères Cavanagh (notamment sur son intro). La petite touche de violon presque enjouée sur le titre "Alone" apporte quand à elle, une réelle diversité en variant intelligemment les atmosphères.
Pour ce qui est de la pièce maîtresse de l’album, "9-29-045" (plus de 15 minutes au compteur), elle ne déroge pas à la règle. Franchement captivante par moment, elle présente juste une première partie un peu répétitive à mon goût. "Childs Play Part 3" (cherchez pas les deux premières parties, elles sont sur The Quiet Offspring) mettant à l’honneur le piano et "High Tide Waves" le travail sur les voix, se chargent de clôturer cet album de belle manière pour le premier et un peu moins convaincante pour le second.
Pas de doute, Green Carnation a réussi son pari avec "The Acoustic Verses" : briller même en l’absence d’un mur de guitares. Le groupe a eu de plus la bonne idée de ne pas pondre un disque de plus d’une heure risquant un peu de lasser sur la longue. Même si tous les titres ne sont pas forcément des modèles du genre, l’album s’avère suffisamment accrocheur pour nous faire patienter en attendant la sortie prochaine de la deuxième partie de "Light Of Day, Day Of Darkness".