Curieux parcours que celui de ce groupe suédois né en 1987 et qui ne propose aujourd’hui que son troisième album. Music Waves avait repéré Angeline en 2010 avec son premier LP dénommé "Confessions". Entre sa naissance et celui-ci, le combo avait sorti quelques EPs et surtout connu le malheur d’un décès, celui de son frontman parti à l’aube de ses trente ans. Le split qui a suivi en 1991 ne fût guère surprenant.
Le vaisseau remis sur les flots dix-neuf ans plus tard accoucha d’un deuxième opus en 2011. Puis, tel sœur Anne ne voyant rien venir, les années passant, nous avions cru que celui-ci était définitivement rentré au port. Billevesées, sept années plus tard, les navigateurs affrontent à nouveau les embruns avec le "Shadowlands" qui nous intéresse aujourd’hui.
Angeline officie dans la sphère du hard rock mélodique. Coincé entre Def Leppard et Harem Scarem, le groupe a pour habitude de soigner ses mélodies et de ne pas hésiter à mettre parfois un tigre dans son moteur. "Confessions" et "Disconnected", son deuxième opus, étaient fait de ces bois-là. "Shadowlands" y enfonce le clou. C’est en effet vers ces deux inspirations majeures que lorgnent les plus tout jeunes Suédois.
Ainsi, les échos de la bande à Harry Hess percutent les murs des énergiques 'Slow Down' et 'Better Than The Real Thing' et suintent par tous les pores de la peau du fort plaisant 'Believe' et du mid-tempo 'Don't Know What You've Got'. Quant aux sons des Sheffield’s boys, ils sont indéniablement reconnaissables sur l’entraînant 'Live Life (Like You Mean It)', les couplets du bondissant 'Higher Than Love' et sur la ballade tout droit sortie d’"Hysteria", 'I'm Here For You'.
Finalement, les morceaux les moins marquants de cet album sont ceux qui sortent de ces deux sentiers battus comme 'Nobody's Perfect' qui mélange hard rock mélodique et emprunts à Red Hot Chili Peppers, 'The Devil You Know' et ses teintes blues ou les rugueux 'Enemy Within' et 'I Wanna Know' où Alter Bridge vient nous rendre une petite visite.
Voilà un opus qui alterne énergie et moments apaisés et qui peut se targuer d’être la plupart du temps réussi mélodiquement parlant. Il présente toutefois le handicap d’être curieusement écartelé entre des influences respectées à la lettre dans ses moments les plus agréables et des digressions ponctuelles moins accrocheuses. Cette disparité génère chez l’auditeur un sentiment mitigé sur le produit, "Shadowlands" donnant l’impression qu’Angeline n’a pas encore trouvé le chemin qu’il souhaitait véritablement arpenter.