Il semble qu’il y ait peu de chance qu’un fort pourcentage des
lecteurs de Music Waves connaissent Dion Bayman, multi instrumentaliste australien
de son état. Pourtant, l’homme évolue dans la sphère musicale du rock mélodique
plutôt prisée dans nos contrées et affiche déjà sur sa carte de visite trois
albums de qualité à son actif depuis 2013, année où il a franchi le pas en
passant des démos (trois) à l’album véritable ("Smoke And Mirrors").
Oui mais voilà, Dame Chance n’a pas son pareil pour distribuer
les coups de pouce de manière aléatoire, sur les conseils de Sieur Destin, et
notre blondinet ilien n’a jusque-là aucunement bénéficié de leurs bonnes
grâces, demeurant un (presque) parfait inconnu.
Pourtant, Dion Bayman mériterait cette reconnaissance espérée. Pensez donc, un type qui compose,
enregistre, mixe, produit, chante et joue de chaque instrument sur ses
compositions, ça ne court pas les rues, expression à laquelle René Fallet avait
ajouté «(ça ne court pas les rues) les femmes qu’on aime, si en prime on les laisse passer, c’est
du suicide». Il est ici question d’amour car ce "Better Days" en est empli.
En effet, les affaires du cœur - leurs monts et leurs merveilles,
mais aussi leurs gouffres et leurs tourments - sont les thèmes de prédilection de
l’Australien.
Enrobés dans un rock mélodique à tendance pop dans la droite
ligne de ce que proposait Richard Marx, puis Bryan Adams, de ce vers quoi a évolué Jon Bon Jovi depuis la fin des 90’s et que dispense aujourd’hui Rick Springfield, les
textes accrochent aisément l’oreille du mélomane sensible.
Ne vous fiez pas forcément à l’ambiance un peu trop rose teintant
cette chronique jusque-là, l’homme n’oublie pas de mettre du rythme dans ses compositions,
aucun risque de vous endormir à l’écoute des dix morceaux de l’opus, à l’exemple
du titre d’ouverture 'Ready For The Real Thing' qui est vraisemblablement ce que
l’Australien a composé de plus heavy depuis ses débuts.
Portés par une voix qui mérite vraiment qu’on y porte attention,
les hits défilent sans un seul coup d’arrêt et nous permettent de croiser Rick
Springfield sur l’excellent et nostalgique 'The Best Times Of My Life' qui
pourrait devenir la summer song de votre prochain mois d’août (il va falloir
patienter un tantinet), de retrouver Jon Bon Jovi sur 'If I Could' et de postillonner
sur son air-micro sur chaque refrain envoyé sur les autres titres de l’objet.
Cette affaire est par ailleurs d’autant plus habilement troussée que plus vous
avancez dans les écoutes, moins vous parvenez à décrocher.
Voilà deux ans que Dion Bayman n’était pas venu nous rendre
visite, depuis "Don’t Look Down" pour être précis, il monte en puissance avec ce "Better Days" qui semble être également son better shot. Et ce n’est pas parce
que cette production ne recueillera pas le prix de l’originalité qu’il faut votre
plaisir bouder, surtout si vous n’êtes pas réfractaire au côté pop du rock
mélodique.