Publié en 2003 chez Steamhammer, "Hooray ! It's A Deathtrip" a droit aujourd'hui, comme "Voodoo Caravan", à sa réédition grâce à Metalville, lequel serait d'ailleurs bien inspiré d'en faire autant avec le plus obscur "In Triumph", gravé trois ans plus tard. Mais ceci est une autre histoire. Celle qui nous intéresse aujourd'hui concerne donc le quatrième opus des Suédois qui voient alors leur côte de popularité monter en flèche suite au recrutement de leur bassiste par Spiritual Beggars et du succès rencontré par "Voodoo Caravan". Les amateurs de bûches graisseuses (et les labels !) ont alors les pavillons braqués vers la Suède.
Bien décidé à en profiter et à battre le fer tant qu'il est chaud, The Quill retourne très vite en studio. Si devant la console, l'équipe demeure inchangée, Rickard Bengtsson (Arch Enemy) a été préféré à Bernie Paulsson cependant que Daniel Bergstrand (In Flames) se voit confier le mixage de la rondelle, deux techniciens habitués à un registre nettement plus brutal et testiculeux. Le son du groupe reste pourtant bien gras, moderne sans sacrifier à ce feeling old school, alliage qui fait tout le sel du stoner scandinave. La recette est donc la même que sur le disque précédent. A peine notera-t-on des racines zeppeliniennes qui affleurent davantage à la surface. C'est sur les compos les plus bucoliques ('Hammerhead') ou qui convoquent l'Orient ('Handful Of Flies'), mélange de puissance velue et d'ambiances soyeuses, que le tribut aux Anglais se révèle le plus prégnant.
Sinon, comme souvent chez les combos venus du Nord, tout est parfaitement en place dans un ensemble qui ne saurait susciter la moindre réserve. L'habileté des musiciens laisse rêveur, notamment le guitariste Christian Carlsson au jeu à la fois racé et râblé. L'homme se montre aussi à l'aise dans le bétonnage en règle ('Spinning Around') que dans le tissage de lignes juteuses ('Nothing Ever Changes'). A ses côtés, le chanteur Magnus Ekwall est la seconde carte maîtresse de The Quill, qui roucoule ou fait dans les vocalises haut perchées à la façon de Robert Plant ('Control'). A leur manière, tous les deux forment une paire chant/guitare charismatique comme les géants des années 70.
Des rythmiques le plus souvent plombées ('Come What May') et des mélodies aussi veloutées que percutantes commandent un socle imparable qui fait de "Hooray ! It's A Deathtrip" une excellente pioche à (re)découvrir.