L’haleine fétide du ressuscité Final Breath souffle à nouveau. La formation allemande sort, quinze années après son précédent opus (“Let Me Be Your Tank”), une nouvelle rondelle “Of Death And Sin”. Des lustres passés, des musiciens partis, d’autres venus (Patrick Gajda au chant), renforcé de Allen B. Konstanz (“The Vision Bleak”), le groupe perce à nouveau les cieux des bas-fonds embrumés de sa musique âpre. L’opus de qualité mérite toute l’attention... car dès l'entame de ‘Babylone C.E’, la formation cuisine une sauce piquante épaisse, rehaussée de puissance.
Les pistes sont nerveuses comme celle citée ci-dessus, comme ‘Illega-lie-sating’ gorgée de l’urgence vitale du death, ou ‘Chaos Unity’ qui puise ses racines chez Megadeth ou Annihilator. Mêlant énergie brûlante et fureur écrasante, le combo procure des instants d’une folle musicalité. Ainsi l’introduction née des vapeurs de ‘...When Finally Mighty Kings Fall’ enrobe la piste d’effroi, alors que ‘Tear Me From My Dreams’ et sa plastique religieuse déroutent avec un rythme quasiment martial. L’opus est soutenu par des passages de guitare techniques qui laisseront les amateurs pantelants : ‘Annihilation’ où le déluge de notes chaudes résonne à jamais, ‘Yearning For Next Murder’ avec une intervention solitaire très shred, ‘Immemorial Disease’ au doigté précis et aux traits rapides, ‘Born Against’ baigné de dissonances qui vrillent les tympans...
“Of Death And Sin” est un album à la douceur attentionnée et aux harmonies corrompues. Les chansons naviguent entre intensité mordante, péché sadique et malsain, enrobé d’ambiances moites et sensuelles. La formation trouve sa voie dans un no mans’s land clair-obscur, puis transforme sa musique mortifère en une ode à la vie. Intéressant, surprenant et bruyant, l’album n'est jamais ni barbant ni étourdissant. Fêtons le retour du groupe et son aréopage d'ombres désincarnées !