Venu tout droit d'un bureau ennuyant du Canada, Robert Beriau livre son premier album instrumental avec "Falling Back To Where I Began". Ce fonctionnaire québecois a mis en pause le métro-boulot-dodo pour se consacrer sérieusement à ses travaux en solo. Essai concluant si on en juge par la cote qui lui est attribuée.
Le titre de l'album annonce la couleur. "Retour aux origines" - La source progressive de Robert Beriau, c'est Mike Oldfield, Pink Floyd, Peter Hammill, Peter Gabriel... Que de grands noms réunis sur un seul et même album! Il ne s'en cache pas et d'ailleurs, pourquoi devrait-il le faire avec un album aussi homogène et réussi?
'Anyone's Life' privilégie l'utilisation de claviers et piano dans une intro particulièrement réussie. Le morceau coule doucement au rythme d'une mélodie guidée par le piano. Arrive alors la guitare caractéristique de Tubular Bells que tout le monde connaît.
Dans le même style mais en plus long, 'Suicide... By Those Left Behind' est elle aussi une grande réussite avec une guitare bien plus présente et des mélodies au piano toujours aussi subtilement dispersées dans le morceau. On y retrouve un superbe solo de guitare ni trop acide ni trop grave... Impeccable.
'Darkness' et 'Looking Back' sont bien dans l'ensemble sans générer les mêmes émotions et sentiments que sur les deux premiers morceaux. Ils passent trop inaperçu après le début en fanfare de cet album. Les lentes et longues introduction au piano sont moins saisissantes et la batterie ne peut rien faire pour remuer un peu le tout. Il n'y a à mes yeux que cinq minutes sur les 2 chansons à sauver.
Passage à vide peut-être?
'Night Running At -30°C 1 et 2' sont, elles aussi, un cran en-dessous. Cela relève d'un côté Jazzy mal interprèté où je ne perçois aucune connection logique entre les différents rythmes. Le piano qui avait brillé auparavant se révèle inefficace sur ces 2 titres.
Fort heureusement, 'The Cycle Of Love' rattrape le coup. Là où le jazz progressif avait échoué dans les précédents morceaux, Robert Beriau réussit enfin le mélange des deux styles sans faiblir. Le piano est toujours aussi extraordinaire et donne même un son plus groovy aux différentes mélodies. Sans doute un des meilleurs morceaux de par sa longueur qui fait un peu oublier les dérapages du milieu.
Enfin, 'Fell' est le morceau de clôture de l'album. Ce dernier gâche un peu l'effet magique apporté par les 7 premiers morceaux avec l'utilisation d'un clavier aux sons trop aigus et qui finalement, n'amène rien de neuf à l'album.
Loin d'être déçu par cet album, Robert Beriau me laisse sans voix devant cette brusque rafale de talent. Ceux qui ont aimé Pink Floyd, Oldfield & Cie retrouveront un peu de leur jeunesse (Ou celle de leurs parents) dans un seul et même album.