Saloli est le nom de scène que Mary Sutton, pianiste originaire de Portland, a adopté pour nous proposer un premier album entièrement composé et joué au synthétiseur, ce qui de son aveu même est une première pour elle.
Et les motivations et inspirations derrière cette première production sont aussi inattendues que déroutantes. La première consiste à produire une musique relaxante destinée à accompagner l'auditeur plongé (nu de préférence) au beau milieu d'un spa, bulles et eau chaude garanties. Pour ce qui est de la musique, Mary Sutton avoue s'être inspirée d'Erik Satie et de ses thèmes qui, bien que répétitifs, parviennent à surprendre par le biais de changement harmoniques subtils.
Après une telle présentation, qu'en est-il réellement des 43 minutes qui garnissent "The Deep End" ? Evoquant le rythme ternaire qui la sous-tend, 'Barcarolle' va tout de suite remplir le cahier des charges précédemment dépeint : de la musique new-age dans toute sa définition, basée sur un thème répétitif en arrière-plan sur lequel viennent se broder des fragments mélodiques. Le toucher est subtil, l'ensemble est relaxant.
Malheureusement, ce schéma va se répéter sur la quasi-totalité de l'album. Les différents titres sont portés par une structure à deux voix dont l'une assure la répétition tandis que l'autre s'occupe des mélodies. Pas ou peu de variété dans le choix des sonorités des synthés et une ambiance certes apaisée mais qui confine vite à l'ennui. Et si l'on peut effectivement trouver quelques ressemblances avec l'auteur des "Gymnopédies", on se trouve tout de même bien loin de l'intérêt que celles-ci génèrent à leur écoute.
Seul titre un peu à part, 'Lullaby' évoque très clairement le vol du papillon dans l'azur : pas de réel thème mélodique sur cette plage, mais plutôt des envolées successives, telles les battements plus ou moins désordonnés de l'insecte. On connaissait la musique d'ascenseur ? Saloli nous fait maintenant découvrir la musique de Spa … qui est malheureusement à classer dans le même tiroir.