Quatre membres, quatre titres pour un EP ! Telle est la carte visite carré d'as de Seven Ages. Sous couvert d'un nom d'apparence simple, se cache tout un concept littéraire. Le patronyme provient d'une pièce de William Shakespeare :"Seven Ages of Man – All The World's a Stage", sorte de métaphore selon laquelle le monde est une scène dont nous sommes tous les acteurs. Cette analogie du théâtre et de la vie peut s'apparenter à la musique où les musiciens sont les acteurs des concerts.
Si l'EP est un peu frustrant car très (trop) court, il faut constater que ce processus de sortie est désormais devenu la norme du monde musical semi-pro pour de nombreux groupes afin de se faire connaître tout en leur permettant de tester leurs compositions et faire évoluer leur musique de façon plus réactive qu'avec un album entier à défendre. Seven Ages a donc choisi de s'inscrire dans cette démarche afin de bâtir les fondations de son style en se coulant dans un rock à la fois énergique et popisant. Nul doute que le quatuor a été biberonné aux Queens Of The Stone Age et aux Artic Monkeys alliant puissance et mélodie.
Cette fusion est palpable d'entrée par la mise en avant rythmique et groovy de 'You Get Me High' dans lequel la basse et la batterie se font hypnotiques, accompagnées d'une guitare vindicative très ancrée 70's qui assène ses riffs acérés. La balade temporelle continue avec 'Necropolis' qui adopte un versant plus rock de cette période bénie, en un peu moins pop et en étant plus torturé. La guitare effrénée prend plus de place et finit par rendre le titre terriblement addictif, notamment avec ses légers breaks rythmiques permettant d'apporter un peu plus de relief. Seven Ages calme un peu le jeu avec un 'Fire' à la patine plus funky dans les couplets, et catchy dans le refrain qui sonne terriblement live et qui n'aura aucune peine pour enflammer les foules. Enfin le morceau éponyme vient compléter ce carré d'as en revêtant la couleur rouge du coup de cœur, avec son côté tendu dans les premières secondes qui prennent aux tripes. Son refrain presque épique, ses riffs tranchants, son solo entraînant (et hélas un peu court), ses légers changements d'arrangements qui donnent du corps à la composition sont autant de qualités pour finir en apothéose avec la guitare wah wah en guise de bouquet final.
Seven Ages expérimente, propose et nous disposons. Même si les influences sont palpables, les quatre Franciliens livrent des titres énergiques, mélodiques et addictifs qui posent les jalons, espérons-le, d'un prochain album plus consistant qui viendra lever la frustration d'un EP trop court.