The Algorithm est né des mains de Rémi Gallego, multi instrumentiste génial et fou. Sur des bases synthétiques, agrémentées de metal, il explore de nouvelles collisions sonores. Après un premier album explosif (“Polymorphic Code”), puis un autre plus glacial (“Octopus4”) et enfin un presque dansant (“Brute Force”), il revient avec “Compiler Optimization Techniques” qui (d)étonne et fait voyager vers des horizons inattendus.
Cet album se démarque d'emblée car il ne comporte que cinq longues plages. Néanmoins l’opus est plein de variations entre trance, hardcore, house et gorgé de polyrythmies, de riffs techniques et de mélodies. Evidemment les avis peuvent balancer entre sacrilège ou révélation, mais The Algorithm est fier, constant, car l’electro est son identité et le noyau de ses compositions.
Puissance...
La folie règne dès les premiers instants d’un ‘Cluster’ évanescent, qui impose sa vision du métissage de sonorités glacées, de riffs heavy et de batteries complexes. Un tel choc n’avait pas été ressenti depuis la trilogie de Yan Souetre (“Men Machine Souls”). ‘Binary Space’ est aussi plein de puissance, bâti sur le socle mélodique de phrases rapides et épiques dignes de “Blade Runner”. Les notes sont comme des gouttes de fine pluie éparpillées, des sons distordus induisant un sentiment de menace. ‘Superscalar’ suit un rythme appuyé alors que sa mélodie veut fédérer les foules. The Algorithm assure même lorsque la tension retombe ou que les nappes aériennes entonnent une prière robotique.
... et émotions :
‘Fragmentation’ semble plus éthéré jusqu'à ce que le rythme s’impose par touches successives et crée une beauté étrange. Nous sommes alors conviés à une rave party futuriste, pleine d’énergie et d’intensité charnelle. Enfin ‘Sentinel Node’ est une rivière d’émotions sensuelles à la beauté glacée. Le rythme d'abord millimétré s'y change rapidement en variation polymorphique.
The Algorithm arpente un chemin cabossé baignant un espace glacial aux textures et ambiances variées. Si la froideur de “Octopus4” avait pu en rebuter certains, la chaleur de “Compiler Optimized Code” les séduira rapidement. L'opus est attachant, bestial et troublant par ses pistes aux ramifications multiples. Il est aussi une explosion electro qui va au-delà de la simple transgression, car il porte en lui une puissance métallique sincère.