Si 20 ans est une date anniversaire marquante dans la vie de tout un chacun, imaginez quand cela concerne un groupe de musique. Fer de lance de la scène metalcore originelle au côté des Lamb of God, Killswitch Engage et autres As I Lay Dying, Unearth revient avec un très attendu 7ème album studio, 4 ans après la sortie de "Watchers of Rule". Et histoire de mieux célébrer encore cet événement, "Extinction[s]" marque la signature du groupe chez Century Media - après une parenthèse indépendante qui fait suite à des années sous le giron Metal Blade - pour mieux réintégrer le top 100 des charts US ?
Si pendant toute sa carrière, Unearth a toujours eu du mal à stabiliser sa section rythmique qui enregistre pour cette nouvelle livraison l’arrivée officielle de Chris O'Toole à la basse après un intérim de 2 ans assuré par Matt DeVries (ex-Chimaira et ex-Fear Factory) et l’ex-The Faceless Nick Pierce dont c’est le second album avec le groupe derrière les fûts, en revanche, le cercle autour du noyau dur original composé du hurleur en chef Trevor Philipps et des guitaristes Buz McGrath et Ken Susi est plus soudé que jamais. Entouré pour l’occasion de Will Putney à la production - notamment crédité pour ses travaux sur les albums de Body Count, Suicide Silence et autres Thy Art Is Murder - et de leur ami fidèle Adam Dutkiewicz (Killswitch Engage) en charge de l’enregistrement des batteries cette fois-ci, le résultat est sans surprise une gigantesque déflagration sonore que l’auditeur prend en pleine face de la première note de l’introductif ‘Incinerate’ à la dernière du final ‘One with the Sun’.
En clair, si les natifs de Boston, Massachusetts, se donnent les moyens d’arriver à leurs ambitions personnelles et de confirmer le fait que chaque nouvel album d’Unearth intègre le top 100 des charts US (excepté "Watchers of Rule" resté aux portes desdits charts à la 105ème place), il n’en demeure pas moins que le message délivré dans cette nouvelle livraison est sans équivoque.
En effet, à l’instar du très beau visuel évocateur quant au thème général d’un monde en désagrégation, Unearth nous propose probablement son album aux paroles les plus profondes. Qu'elles soient personnelles avec un ‘Dust’ évoquant les démons intérieurs qu’il faut combattre pour éviter le passage à l’acte suicidaire, ‘Survivalist’ et l’espoir du combattant qui lutte contre sa maladie en phase terminale, ou au travers de thèmes plus globaux comme ‘The Hunts Begin’, représentation d’un monde futur qui doit faire face à la surpopulation, ‘Sidewinder’, mise en garde contre les politiciens égoïstes, ‘King of Artic’ et les dérives climatiques ou encore le final ‘One with the Sun, véritable cri d’urgence face aux dégâts climatiques irréversibles dont nous sommes responsables… En clair à l’image du message du premier single ‘Incinerate’, véritable tube metalcore en puissance, "Extinction[s]" comme ses prédécesseurs est un nouvel appel à l’unité à un moment particulièrement décisif de l’Histoire avant qu’il ne soit trop tard…
Si par le passé, Unearth avait habitué ses fans à des changements plus ou moins notables dans sa formule, "Extinction[s]" évolue dans un registre relativement conventionnel, ce qui n’est pas une surprise en soi pour un groupe issu de la scène metalcore. Et donc si le propos manque de singularité, en revanche, il compense par une grande efficacité propre à un style qu’Unearth balise depuis 20 ans aujourd’hui, si bien que les 10 titres en présence remplissent leur office de façon plus qu’honorable et devraient ravir les fans du groupe et, qui sait, permettre à ce 7ème album studio de réintégrer le top 100 des charts US...