Simultanément à la parution d'un album fêtant les 50 ans de Yes, Purple Pyramid Records sort un album en forme d'hommage au bassiste emblématique du groupe anglais, Chris Squire. Baptisé à juste titre "A Life in Yes", le disque est produit par le très actif Billy Sherwood qui, outre ses nombreuses collaborations avec Chris Squire, lui a succédé à son poste de bassiste au sein du groupe légendaire.
Comme pour toutes les initiatives de ce genre, il est toujours délicat de choisir les titres qui seront repris, surtout avec un groupe comme Yes dont la discographie pléthorique donne l'embarras du choix. Trois titres issus de "Fragile" (1972), trois autres du controversé "Tormato" (1978), un seul pour "Going for the One" (1977), "90125" (1983) et "Union" (1991) et un morceau issu de l'album solo de Chris Squire, "Fish out of Water" (1975), constituent le menu de cet hommage.
Pour interpréter ces reprises, outre Billy Sherwood, véritable maître de cérémonie présent sur tout le disque à la basse, à la guitare et aux claviers et chantant même à trois reprises, et Jay Schellen (Yes, Asia), seul batteur à bord, se retrouvent le temps d'un titre ou deux des membres anciens et actuels de Yes (Jon Davison, Patrick Moraz, Tony Kaye) et une pléiade d'invités divers : Nikki Squire (Esquire), veuve du bassiste, Steve Hogarth (Marillion), Larry Fast (Peter Gabriel, Nektar), Annie Haslam (Renaissance), David Sancious (Sting, Clapton, Santana), Steve Stevens (Billy Idol, Michael Jackson), Sonja Kristina (Curved Air), Steve Porcaro (Toto), Steve Hackett (Genesis), Dweezil Zappa, fils de Frank Zappa, Todd Rundgren, John Wesley (Porcupine Tree, Fish), Candice Night, femme de Ritchie Blackmore (Blackmore's Night) et Brian Auger (Rod Stewart, Jimi Hendrix).
Bien évidemment, considérant la diversité des invités, le résultat est inégal. Si la présence de Sonja Kristina est anecdotique, l'interprétation de Steve Hogarth un peu molle et si la voix de Candice Night manque d'ampleur, leurs prestations sont loin d'être catastrophiques et s'écoutent sans dommage. A l'inverse, le timbre d'Annie Haslam restituant toute la féerie du titre original et le chant convaincant de Nikki Squire démontrent que les femmes se montrent plus à l'aise que les hommes pour cloner la voix si particulière de Jon Anderson. Quant à Todd Rundgren dont le timbre grave est à mille lieues de ce dernier, il transforme 'Roundabout' en une reprise savoureuse.
Deux titres bonus sont proposés à l'auditeur permettant d'entendre Chris Squire himself. 'The Technical Divide', tiré de l'album éponyme du super groupe The Prog Collective créé par Billy Sherwood, ne dépare pas l'ensemble. Quant à 'Comfortably Numb' issu du Pink Floyd tribute album "Back Against The Wall" dont Billy Sherwood est également à l'origine, il clôt l'album d'une façon un peu déroutante pour finir cet hommage à Chris Squire, mais est une reprise inspirée d'un grand titre du Floyd qu'on prend grand plaisir à (ré)entendre.
Au final, ce "A Life in Yes" est un bel hommage réussi, certes avec des hauts et des bas, mais sans catastrophe ni racolage, les différents invités semblant heureux de s'investir dans ce généreux projet.