Allergiques aux voyages dans le temps, passez votre chemin. Originaires d’Allemagne, comme ne le laissent pas deviner leurs looks et leurs noms de scène, John Diva & The Rockets Of Love vont vous plonger dans les années 80 jusqu’au sommet de votre système capillaire. Ancien roadie et coach vocal, John Diva a des relations et a pu se permettre de confier la production de ce premier opus à Michael Voss (Mad Max, Phantom 5, etc…) qui s’occupe également du mixage, le tout étant supervisé par Chris Von Rohr (Krokus, Gotthard). Autant dire que derrière le look outrageusement glam du quintet, il y a du lourd et que le professionnalisme se cache derrière cette façade volontairement provocatrice.
Avec "Mama Said Rock Is Dead", c’est le Sunset Boulevard et le soleil californien qui sont de retour et permettent ainsi à Steel Panther de se sentir un peu moins seul. De nombreuses formations légendaires viennent à l’esprit sur des titres à l’hommage à peine déguisé. Van Halen est de retour sur un ‘Lolita’ qui ne vise aucunement à être original mais qui balance un refrain imparable et des soli de premier ordre. Sur ‘Rock’n’Roll Heaven’, le clin d’œil à Guns n’Roses est appuyé au point de placer un ‘Knockin’ On Heaven’s Door’ dans les paroles pour un résultat toujours aussi accrocheur et légèrement bluesy. La suite reste du même acabit avec un Whitesnake omniprésent sur ‘Wild Life’ qui semble être une démo de ‘Gimme All Your Love’, ‘Blinded’ sur lequel plane l’ombre de Bon Jovi, ou ‘Dance Dirty’ qui semble sorti des sessions d’enregistrement du "Hysteria" de Def Leppard.
Quel est l'intérêt d’un tel opus quand les références se font aussi nombreuses et prégnantes (Poison sur la ballade ‘Just A Night Away’, Treat sur ‘Get It On’, AC/DC sur ‘Long Legs In Leggings’, etc…) ? Difficile à dire, si ce n’est qu’il faut bien reconnaître que le plaisir et le fun sont au rendez-vous d’une douzaine de titres qui filent la patate et donnent la banane. Car à chaque fois, l’effet est immédiat grâce une énergie irrésistible et des refrains imparables. L’esprit sex, drugs & rock’n’roll est présent dans des paroles qui ne se prennent pas au sérieux mais avec une exécution sans faille et une production du même acabit. L’équipe à l’œuvre ici est composée de véritables professionnels qui maîtrisent leur art sur le bout des doigts. La paire de guitaristes composée de J.J. Love et Snake Rocket n’a pas à pâlir devant l’ombre des Eddie Van Halen et autres Steve Vai, et John Diva est un frontman de tout premier ordre.
Voici donc un opus qu’il faut prendre sans a priori. La fraîcheur et la bonne humeur sont au coin de chaque riff et de chaque refrain et le quintet teuton n’ambitionne à aucun moment de se présenter comme étant original. L’hommage aux formations qui ont fait le bonheur des années 80 est évident et il se révèle plus qu’agréable. L’opération est donc réussie même s’il n’est pas évident qu’elle mérite d’être renouvelée trop souvent.