"Confessions" était une sorte de retour aux sources pour Buckcherry qui avait décidé de caresser son public dans le sens du poil. Cet album signait une plongée dans les fondamentaux du hard US, un peu grassouillet, varié et exaltant. Ce "Warpaint", qui consacre un changement de guitariste, est dans la même veine.
Démarrant sur un rythme assez posé d'un rock classique et rugueux avec 'Warpaint', l'album connaît peu de temps morts. Les titres sont bien calibrés et feront battre du pied et secouer la tête à l'unisson. Au-delà du classicisme de 'Closer' et d'autres titres, on trouve parfois une once de modernité avec 'Right Now' et ses déclamations sur un ton revendicatif qui empruntent au metal fusion sur un fond toujours assez grave. Il y a aussi la ballade de rigueur avec la très jolie sudiste 'Radio Song', qui enfonce peut-être un peu trop le clou, mais qui séduira davantage que le second temps calme avec 'The Hunger' qui pourrait presque gagner un concours de mièvrerie. Heureusement, 'Head Like A Hole', reprise de Nine Inch Nails, fait ronfler magnifiquement la basse groovy et suintante à souhait de Kelly LeMieux.
L'ensemble est assez lourd grâce à une basse profonde et très présente mais quelques éclairs sont là pour aérer la musique, comme la guitare claire de 'The Vaccum' qui, en outre, bénéficie d'une mélodie terriblement attachante. Ce petit bijou de rock à la fois heavy et délicat, groovy et lumineux, est de nature à convaincre le plus grand nombre. Todd et sa bande essayent de varier les plaisirs en se commettant du côté des atmosphères blues rock voire folk sans aller trop loin toutefois.
Alors que la plupart des morceaux se présentent sur un rythme assez lent, Buckcherry parvient à accélérer sur 'No Regrets'. C'est alors qu'on perd toute modalité dans le chant de Todd. Mais le petit solo folky est ravissant et sauve un peu ce titre qui pourrait avoir son petit succès en concert. Sans à proprement parler de titres faibles, on peut souligner que certaines chansons, comme 'Bent' ou 'The Alarm' par exemple ne possèdent pas le petit scintillement qui pourrait faire la différence.
Le chant de Josh Todd est toujours assez linéaire, ce qui sied assez bien à l'ambiance de l'album. Mais imaginons une voix plus puissante ou plus variée et on pourrait atteindre des sommets qui semblent un peu inaccessibles à Buckcherry, qui pourtant a des qualités à revendre.