Payne’s Gray est un groupe allemand (ça ne s’entend pas vraiment sur le premier titre de cet album) auteur d’un seul et unique album. En effet, le groupe a, depuis la sortie de ce "Kadath Decoded" en 1995, cessé son activité.
Malgré son étiquette métal progressif (il faut dire qu’il en a quelques caractéristiques), ne vous attendez pas à un ersatz de Dream Theater. La musique du groupe, assez théâtrale, a besoin de plus de variété sur le plan instrumental pour se contenter d’œuvrer dans un métal trop restrictif.
Le début de l’album ('Dream Sequence' et 'Sunset City') laisse entrevoir quelques menues douceurs avec une utilisation plus poussée de mélodies et d’instruments plus légers. Le chant, un brin limité, n’en est pas pour autant désagréable. Seulement, concept oblige, "Kadath Decoded" durcit le ton, ("Kadath Decoded" est basé sur les écrits de H.P Lovecraft). Et malheureusement, il n'est pas toujours adroit. En effet, si un titre comme 'The Cavern Of Flame', n’atteint pas son but, il ne faut pas seulement chercher la faute sur le plan musical (de lourdes réminiscences speed à la Helloween sont assez pénibles) mais aussi au niveau du chant rapidement devenu difficilement supportable (la voix et quelques gimmicks faisant là aussi fortement penser à Helloween). Bref ça se gâte !
Et malheureusement ce qui est vrai pour un titre est souvent vrai pour les autres. "Moonlight Waters" tente bien pourtant de redresser la barre mais peine perdue et, malgré quelques passages réussis à grand renfort de claviers, le titre se perd encore dans les méandres de compositions stériles n’apportant quasiment aucune sensation ! Heureusement que 'A Hymn To The Cats' calme le jeu, nous redonnant un peu de baume au cœur (le chant moins 'poussé' passe nettement mieux) avant qu’un rythme tribal ('The Way To Ngranek') nous achève par sa trop grande longueur.
La suite n’est guère plus convaincante (si j’excepte un 'Within The Vault' ponctué de breaks originaux mais le titre, pourtant instrumental reste malgré ça assez lourdingue …) 'Reaching Kadath' est massacré par une batterie par moment insupportable (ne parlons plus du chant, cela a déjà été fait plus haut). 'Nyarlathoteps Reception' est poussif et indigeste dans toute sa première partie avant qu’un duel guitare/claviers ne vienne à nouveau nous chatouiller les tympans. La fin de l’album (le très bon 'Riding The Shantak' notamment), plus intéressant, nous laisse quelques regrets supplémentaires quant à la tournure globale très moyenne de ce disque…
Au final, ce "Kadath Decoded" alterne le bon et le moins bon. Trop de titres sont gâchés par un chant raté et par un traitement musical discutable. Je ne peux donc qu’affubler à cet album la moyenne tout en prévenant les lecteurs adeptes d’une certaine 'lourdeur' musicale que celui-ci pourrait bien plus leur convenir…