"Unborn" est le premier EP produit entièrement par un groupe de quatre musiciens normands originaires d’Alençon. Par son intitulé de groupe, Hauméa suscite déjà l’évasion puisque c’est le nom de baptême (en hommage à la déesse hawaïenne de la fertilité et de la naissance) d’un astre à la forme ellipsoïdale atypique situé aux confins du système solaire. Tous ces éléments qui tournent autour de cette sortie éveillent la curiosité. Qu’en est-il musicalement ?
A ceux qui aimeraient prolonger la rêverie, Hauméa promet un retour terrestre brutal lesté par son heavy aux forces tellurique et aux tonalités caverneuses. Les titres d’"Unborn" sont basés sur des constructions simples mais non dénuées d’un travail mélodique, directes et sans embarras qui renforcent leur efficacité (‘Unborn’ et ses riffs basés sur les cassures rythmiques). Cela n’empêche pas les Normands de diversifier leurs armatures métalliques avec l’apport de sonorités claires (‘Dad Is Fool’, ‘Here I Am’) et de séquences plus aériennes (‘Not Usual’) particulièrement salvatrices. La logique est la même au chant, secteur dans lequel Hauméa ne s’encombre pas d’excès de finitions ni de surplus de nuances. La tessiture rocailleuse, sorte de croisement entre Lemmy et Jaz, et les contributions plutôt mesurées du chanteur (de par des paroles assez courtes et répétitives comme par exemple sur ‘Unborn’) s’adaptent au metal brut et désespéré d’Hauméa.
Bien qu’il soit toujours difficile de juger d’un potentiel en se basant sur un EP de quatre titres, de par sa grande homogénéité et son style bien identifié "Unborn" donne une assez bonne idée de ce que pourrait donner un album plus garni, même si les surprises sont toujours possibles. En attendant un prochain album Longplaying, nous ne saurions trop vous inviter à écouter ses morceaux en concert, car c’est là où ces compositions s’expriment finalement le mieux.