Présenté de manière brute, le nom de Dean Baker ne parlera probablement pas à beaucoup de nos lecteurs. En revanche, si l'on indique que le monsieur est le claviériste de Galahad, et donc l'un des principaux responsables du son du groupe, une étincelle risque fort d'apparaître au creux de beaucoup d'oreilles progressives, surtout après la parution en cette année 2018 du splendide "Seas of Change". Ayant depuis longtemps en tête un projet d'album en solo, le décès d'un de ses amis proches et la récupération de sa collection de disques de musique électronique des années 70-80 ont fini par enclencher le processus de création de "Constellations".
Appuyé par ses collègues Stuart Nicholson, venu pousser la chansonnette sur trois titres, et Lee Abraham pour quelques lignes de guitare, Dean Baker a laissé libre cours à son imagination débordante pour nous servir une dizaine de titres réalisés entièrement avec des sonorités de synthétiseurs analogiques tous droits issus des décennies 70 et 80. Et si de prime abord, 'Le Chat qui Pêche' nous emmène sur les traces de la Berlin School et de Tangerine Dream, avec des séquences répétitives ou des accompagnements cristallins ('Modular Seasons' et ses sonorités qui rappelle 'White Eagle'), deux influences majeures vont émerger très rapidement pour s'imposer comme les véritables gouvernails de la musique proposée sur "Constellations".
C'est tout d'abord Vangelis, dont quelques sonorités semblent carrément samplées par Dean Baker ('Le Chat qui Pêche'), de même que l'usage de progressions harmoniques ou de chorus très caractéristiques des travaux du claviériste grec. Quant aux titres chantés, avec la voix plutôt aiguë de Stu Nicholson, elles renvoient inévitablement aux albums de Jon & Vangelis ('Here and Now', 'Nuda Veritas').
Mais, la référence majeure, de surcroît complètement assumée par l'artiste, c'est bien Jean-Michel Jarre que l'on retrouve de manière intense. Que ce soit dans la construction de mélodies entêtantes ou de passages un tantinet plus sombres, l'œuvre du Français sert de véritable base aux différents titres de la deuxième moitié de l'album, 'Clouded Hills' semblant tout droit issu d'"Equinoxe".
Album à l'ambiance généralement légère, "Constellations" permet à l'auditeur de passer un agréable moment, bercé par une musique qui lui rappellera de nombreux et bons souvenirs. Rien de révolutionnaire, juste le goût du travail bien fait et un petit goût de nostalgie qui fait son petit effet. A découvrir.