A quoi peut-on s’attendre de la part de ce groupe mystérieux, à propos duquel on ne trouve presqu'aucun renseignement sur la toile, malgré sa longévité ? Si la formation canadienne se définit comme appartenant à l’art rock, il semble pourtant bien délicat de définir son style. En effet, "Zebra Mentality" s’inscrit quelque part entre le rock progressif, genre complexe, avec ses changements de mesure, sa diversité musicale, et la pop avec ses morceaux plus accrocheurs et immédiats. L’ensemble reste en tout cas très accessible pour l’auditeur qui ne serait pas mordu de prog.

Le morceau éponyme, ‘Zebra Mentality’, a tout d'un single attrayant. Positionné en premier dans l’album, le titre séduit dès la première écoute avec sa mélodie accrocheuse et ses harmonies vocales. Dans le même registre, ‘Ain’t That Just Like A Girl’ peut rappeler les Beatles avec son refrain bien trouvé et son côté pop. Aux antipodes de ces ambiances, on trouve l’OVNI inattendu ‘The 7/4 Blues’ qui comme son nom l’indique, est un morceau de blues traditionnel en 7/4 et qui amène un vent de fraîcheur et de dynamisme grâce à son solo de guitare très rock’n’roll.

Le morceau phare du disque reste certainement ‘Tottenham’. Titre le plus long de l’album du haut de ses huit minutes, les premières secondes sont un véritable clin d’œil à ‘Edge Of The In-Between’ de Spock’s Beard sur l’album "X", ce qui a de quoi captiver l’auditeur dès le début. Le reste du morceau rappelle également les sonorités chères à Spock’s Beard comme en témoignent les couplets qui pourraient figurer sur leur dernier album, "Noise Floor", plus pop, et le solo de claviers au cœur du morceau.