En deux albums, Find Me s’est déjà taillé une belle réputation dans le milieu du rock mélodique. Il faut dire que, si le projet formé de Robbie LaBlanc (Blanc Faces) et Daniel Flores (The Murder Of My Sweet, Issa, Mind’s Eyes, etc…) ne brille guère par son originalité, il représente cependant une assurance tout risque en matière de qualités d’interprétation, de composition et de production. Après un break de quatre années, la formation américano-scandinave est de retour avec le renfort de Johnny Trobro (Issa…) qui occupe le poste de bassiste sur plusieurs titres. Alors qu’attendre de ce all-stars band à une époque où les formations prometteuses dament souvent le pion à des assemblages de pointures souhaités par les labels aux dépens de l’originalité ?
La réponse tombe très rapidement car contrairement à son prédécesseur, "Angels In Blue" lâche les chevaux et abandonne les excès de mid-tempi au profit d’une énergie qui emporte tout sur son passage. Certains argueront que le duo Flores – LaBlanc ne révolutionne pas le genre et il ne sera pas possible de leur donner tort. Mais plutôt que de faire une obsession de la singularité à tout prix, il sera ici question de profiter d’une rafale de titres mariant mélodie et dynamisme sans temps mort. Seule la ballade ‘One Last Kiss’ voit le quintet lever le pied mais le résultat est imparable, offrant au passage un refrain envoûtant et une nouvelle démonstration du talent de Robbie LaBlanc qui éclabousse cet opus de sa classe. Le chanteur offre ici une performance plus agressive qu’à l’accoutumée, mais sans que cela soit aux dépens d’une maîtrise totale permettant la transmission d’émotions fortes et variées.
L’ensemble reste résolument ancré dans les 80’s mais possède une production ample et actuelle qui lui permet de ne pas sonner daté, même si les claviers gardent régulièrement des sonorités marquées par cette époque. On pense parfois à Toto (‘Chain Of Love’), à Giant (‘True Believer’), à Survivor (‘Show Me What You’d Die For’) ou à Journey (‘Waiting For A Lifetime’) mais sans jamais sombrer dans le plagiat. D’autre part, avec des titres tels que ‘Living A Lie’, que n’aurait pas renié Brother Firetribe, ou ‘You Are The Only One’, Find Me n’oublie pas ses origines scandinaves pour apporter encore un peu plus de variété à l’ensemble. A noter également la reprise du ‘Desperate Dreams’ de Survivor, très (trop ?) respectueuse de la version originale mais suivi par l’hymne FM en puissance qu’est un ‘Only The Lonely’ qui vient clôturer cet album en forme de feu d’artifice avec le renfort de Michael Palace à la guitare (présent également sur l’accrocheur ‘Can’t Let Go’).
En desserrant le frein à main, Find Me réussit à passer au niveau supérieur tout en restant très marqué par les légendes du genre. Le résultat est enthousiasmant et fait preuve d’une énergie et d’une fraîcheur emportant avec elles toutes les réticences qui pourraient naître d’un manque d’originalité, lequel se transforme finalement en hommage à une décennie qui a marqué à jamais un style musical semblant vouloir multiplier les sorties de grande qualité en ce début d’année. A déguster sans modération !