On aurait pu dire qu’Amorphis nous proposait avec son 8e album 'Eclipse', un album de métal traditionnel catchy, entraînant mais somme toute conventionnel avec, comme tout bon album de métal qui respecte, son tube en puissance : "Under a Soil & Black Stone".
On aurait pu dire que le nouveau chanteur avait une voix particulièrement chaude mais là encore dans la lignée des très (trop) nombreux groupes de métal que l’on nous découvre quotidiennement…
On aurait pu dire tout ça et en conclure fort de ces constatations que ce 'Eclipse' était un bon album de métal parmi tant d’autres… mais il en va autrement !
Fort heureusement, les finlandais font se côtoyer les titres évoqués ci-dessus avec d’autres d’un tout autre calibre…
Citons à cet égard, "Two Moons" qui ouvre le bal avec une intro au clavier très proche des derniers Dream Theater qui laisse place à des riffs hyper accrocheurs qui vous donnent une furieuse envie de battre le rythme…
Une bien belle entame pour un album qui recèle d’autres petites pépites dont la structure peut se résumer au travers de "Leaves Scar" débutant sur des flûtes au parfum très folk enchaînant sur une trame death mélodique au refrain clair hypnotique.
Le principe de construction est assez similaire sur "Perkele : The God of Fire" qui amorce sur une intro aux accents orientaux laissant place à une rythmique lourde tendant toujours vers une death mélodique et des refrains toujours aussi entraînants avec une touche de chant guttural grave parfaitement maîtrisé en arrière plan qui donnent un plus indéniable…
Signalons également l’enchaînement quasi-parfait au piano acoustique de ce dernier titre avec "The Smoke".
Il en ressort qu’en prenant des accents tantôt folk, tantôt death mélodique… le métal contemporain qui pourrait s’avérer banal entre dans une toute autre dimension et fait sortir 'Eclipse' du lot des productions qui jalonnent les bacs de votre distributeur préféré !
Un bémol toutefois, il aurait été souhaitable qu’Amorphis aille un poil plus loin dans sa prise de risque en incorporant un zest supplémentaire d’éléments extrêmes tel que le chant death mais surtout en approfondissant ses explorations particulièrement rafraîchissantes de la musique folk voire orientale…
Dans ces conditions, et sans pour autant cloner un Tuatha de Danann, il paraît évident que la musique d’Amorphis deviendra une référence…