Les
trois derniers opus de Last Autumn's Dream, le groupe suédois de hard
rock mélodique auteur - à une exception près - d'un album annuel
depuis 2004, n'avaient pas convaincu. La mollesse des propos, leur
linéarité et la piètre inspiration qui les caractérisaient
ont fini par lasser l'auditoire à tel point que nous avions eu
l’outrecuidance de leur soumettre l'idée de renoncer à relever le
challenge annuel et de redonner ainsi vigueur à leur envie d'en
découdre.
Mais
cette recommandation n'a pas été suivie par la bande d'Erlandsson. "Secret Treasures" nous est en effet proposé un an après le piètre "Fourteen", quatorzième du nom. Alors, que faut-il attendre aujourd'hui
de ce combo au lustre passé ? Devons-nous craindre la présence, au
sein de cette nouvelle production, de quatre titres revisités de "II", leur deuxième album, et un de l'opus "Winter In Paradise", nous laissant face à seulement trente-cinq minutes de
nouveau matériel ?
Alors
que nous dansons d'un pied sur l'autre pour choisir notre camp,
renouveau ou descente aux enfers, nous nous rendons compte, en
étudiant de plus près le produit, que certains des dix titres
inédits sont des morceaux écrits par le passé et jamais
commercialisés, d'autres ayant été composés en solo par le
frontman de la formation, le susnommé Erlandsson dont le nom est
associé à celui du groupe sur la pochette. Alors cessent de se
mouvoir nos petons, et de dubitatifs nous devenons consternés. Las,
ce quinzième opus de LAD va une fois de plus nous emmener à côtoyer
la désespérance. Du neuf avec du vieux, l'affaire s'annonce on ne
peut plus mal.
Luttant
contre l'absence d'envie nous nous lançons néanmoins consciencieusement
dans l’écoute de ce "Secret Treasures" et surprise, ce n'est pas une
lame de guillotine qui tranche le cou du combo Suédois mais bien un
coup de marteau que l'on prend sur notre propre boite crânienne. En
effet c'est bien puissance et mélodie qui sont au rendez-vous avec
le tonitruant 'Eye Of The Hurricane' qui entame les débats. Treat
n'est pas loin et les bras nous en tombent. Mais comme LAD
nous a déjà fait le coup avec "Fourteen" dont les seuls morceaux
notables étaient le premier et le dernier, la méfiance s'installe. A tort. 'Evil', comme son nom l'indique, est encore plus sulfureux. Mais quelle
mouche a piqué ces gentils Suédois ? On frôle ici
l'agressivité tout en assénant des chorus à couper le souffle d'un
marathonien.
La
suite s'avère tout aussi réjouissante avec un 'Pain' tout en
mid-tempo musclé et une ballade d'Erlandsson - 'Have To Let You Go' -
qui pourrait apaiser un All Black après un hakka. Puis vient un 'Why' qui, bien que beaucoup plus pop, renoue avec la fièvre d'antan et là
on se dit que la pente descendante de la puissance est amorcée.
Patatras, nous nous vautrons dans les grandes largeurs en prenant, tel des
uppercuts dans l'estomac, l’entraînant 'Break Another Heart' et le
joyeux et bondissant 'Why'. C'est chancelant que nous accueillons les
riffs rugueux de 'Love Is The Answer' et à terre que nous achèvent le
hit 'When She's Gone' et le magnifique 'Alice In Wonderland' qui nous
ramène plus calmement vers les Beatles.
Last Autumn's Dream peut bien nous gratifier en bonus track de cinq anciens morceaux remixés, nous avons depuis longtemps rangé notre lance-pierres, les Suédois
ne nous entendront pas nous plaindre cette fois du faible niveau de leur nouvelle production. Bon sang, quelle belle surprise que voilà, quelle
claque nous est assénée là ! Petite précision : au japon cet album est présenté comme un opus de LAD, partout ailleurs il s'agit d'un disque d'Erlandsson s'intitulant "Capricorn Six" !