Ted
Poley est surtout connu pour être le chanteur de Danger Danger même
s'il a officié également chez Melodica. Le groupe majeur de
l'Américain reste silencieux depuis une dizaine d'années mais son
mentor continue à pousser la chansonnette en solo. Il y a deux ans
sortait son troisième effort, "Beyond The Fate" à qui succède un nouveau projet qui voit Poley s'associer avec le groupe de
hard rock suédois Degreed.
L'opus
qui nous intéresse aujourd'hui porte le nom de "Modern Art". Sa
pochette, parfaitement adaptée au titre du produit, fait honneur au blond chanteur. Il
s'agit bien ici, s'il était permis d'en douter, de son nouvel effort solo et, si Mate Ericksson, le
batteur de Degreed apparaît bien comme producteur au dos du
packaging en tant que co-producteur, seul le livret de l'album dévoile le nom des musiciens suédois.
L'idée
de cette association musicale, à première vue, ne tombe pas sous le
sens. L'Américain est plutôt habitué à arpenter les chemins
classiques du hard rock, Degreed chemine dans des contrées plus
modernes, celles empruntées par les Canadiens de Nickelback, pour
décliner une de leurs influences. La magie de la musique, l'alchimie
de ses alliances, nous ont souvent offert de belles surprises. Il en
est ainsi de cette réunion de talents. L'osmose fonctionne
parfaitement et donne naissance à onze titres qui sont autant de
taches de couleurs sur la palette du rock mélodique décliné ici.
Ainsi,
ceux qui espéraient retrouver l'Américain là où ils les avaient
quittés risquent d'en être pour leurs frais. Degreed a mis son grain
de sel dans ce "Modern Art" et, si le groupe n'y a pas renversé toute
la salière, il semble évident qu'il a ici pris possession de la
cuisine, le chef étoilé est bien suédois en ces lieux. Mais qu’importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Et
d'ivresse mélodique il est bien question sur cet opus.
En
effet nous avons affaire ici à une succession de tubes, un
enchaînement de hits, un cortège de titres sing along, une
ribambelle de number one de charts. Il serait du coup foncièrement
partial de mettre en avant un morceau plutôt qu'un autre,
l'entièreté de cet "Art Work" étant un... travail d'art. Bon allez
d'accord, vous avez gagné, mettons l'objectivité sous un mouchoir
un instant : vous aurez probablement un faible pour 'Gypsy At
Heart' et 'Devil To My Angel', voilà c'est dit.
Monsieur
Poley a eu une riche idée de souhaiter sortir de ses sentiers
battus et de choisir Degreed pour partenaire. Leur progéniture a
fière allure. Ne passez pas à côté de cette singulière
collaboration, surtout si vous n'êtes pas réfractaire à engloutir
votre traitement journalier de classic hard rock aidé d'une lampée
de sons plus modernes.