Pour ceux qui n'auraient pas encore eu l'occasion d'écouter cet excellent groupe de rock progressif qu'est La Coscienza di Zeno, voilà une merveilleuse occasion de combler une lacune pour laquelle ils risqueraient de s'en vouloir le reste de leur vie. "Il Giro Del Cappio" est une captation live d'un concert donné par le groupe italien le 26 février 2016 au Pays-Bas.
Au programme, les musiciens balaient leurs trois premiers disques, interprétant quatre titres de leur premier album éponyme de 2011 ('Gatto Lupesco', 'Il Fattore Precipitante', 'Nei Cerchi del Legno' et 'Acustica Felina'), deux, l'un ouvrant et l'autre fermant ce live, de "Sensitiva" sorti en 2011 ('La Città di Dite' et 'Sensitività') et la "face A" de "La Notte Anche di Giorno" (2015) baptisée 'Giovane Figlia' et dont l'une des six parties qui la composent donne son titre au présent volume.
Une set-list qui permet donc de feuilleter l'œuvre de La Coscienza di Zeno de fort agréable manière. On retrouve sur scène le progressif symphonique haut en couleurs des Italiens, qui prouvent que leurs performances studio ne sont pas le fait d'ingénieurs du son brillants mais bien de leurs propres talents. Les compositions à tiroirs ont la classe et le charme des premiers albums de Genesis, en plus moderne, alliant la somptuosité des mélodies à une grande richesse harmonique et un brin de théâtralité bien dosé. Les claviers sont omniprésents, avec de superbes parties de piano notamment, ce qui n'empêche pas la guitare de briller pour autant. Basse et batterie fournissent le relief qui donne toute sa saveur à l'ensemble. Quant à Alessio Calandriello, il confirme sa qualité de grand chanteur, sachant tour à tour enjôler et rugir dans une apparente facilité.
Les morceaux joués sont assez fidèles aux originaux, l'absence des instruments acoustiques utilisés en studio (violon, violoncelle, flûte) étant souvent compensée par les claviers sans que cela choque. Seuls 'Nei Cerchi del Legno' et 'Giovane Figlia' sont amputés de leurs fins respectives, le premier des 3 dernières minutes chantées, ce qui le transforme en long break instrumental, le second également de ses 3 dernières minutes qui, sur l'album studio, sont un duo entre la voix angélique de Simona Angioloni et un violon, deux éléments absents qui justifient cette coupe.
La prise de son est claire, le public discret et les présentations des titres et des musiciens très courtes : tout ce qui parasite le plaisir d'écoute sur bien des live est donc évité à l'auditeur qui peut jouir d'un excellent album constitué d'une excellente musique jouée par d'excellents musiciens. Régalez-vous !