Composé du génial instructeur multi-instrumentiste Aaron Bell, d’un bassiste major de sa promo à Berkley (excusez du peu) et d’un batteur qui a officié pendant 15 années dans un groupe de métal mélodique, Degree Absolute nous offre un 1er album hyper riche et techniquement au-dessus de la moyenne.
Foncièrement prog métal, Degree Absolute ne se cantonne pas à ce style pourtant si riche qui s’avère apparemment trop « limité » pour les 3 protagonistes.
Le groupe démontre un penchant prononcé pour les morceaux aux structures alambiquées et les atmosphères jazzy également rencontrées chez Gordian Knot. Cependant, contrairement à ce dernier, Degree Absolute explore toutes les couleurs musicales que les membres du cultissime groupe susmentionné ont pu explorer au travers de leurs divers et innombrables projets communs ou non (Cynic, Aghora…)
Il faut donc une certaine persévérance pour digérer la découverte sachant que l’on est confronté à la fois à un prog aux accents jazzy à la Gordian Knot (« Laughing Alone »), un metal aux riffs lorgnant du côté du speed voire du death mélodique (« Confession », « Halfmanhalfbiscuit »), un prog métal plus traditionnel proche d’un Dream Theater tant au niveau de la structure générale que des breaks et speechs intermédiaires (« Exist », « Ask Nothing of me »), des intermèdes expérimentaux mixant indus, synthé planant et guitare lancinante à la Jesu (« Distance », « Ergo Sum ») et enfin des titres « meshuggahesques » où riffs heavy syncopés alternent avec respirations jazzy (« Pi »).
Degree Absolute s’avère donc être un album d’une richesse rare qui ne pourra que plaire à tout amateur de progressif si il lui accorde le temps nécessaire à son assimilation tant la multiplicité des inspirations est grande et le potentiel de composition et de jeu des membres semble infini sans que, pour autant, les titres perdent en cohérence.
On pourra néanmoins reprocher au groupe de ne pas avoir pris les mêmes risques au niveau du chant. Ce dernier est dans la lignée de ceux des nombreux groupes de prog actuels à savoir un chant globalement neutre qui si il n’est pas désagréable au demeurant, ne permet à la musique de s’étoffer et de faire de ce « Degree Absolute » un incontournable progressif de l’exercice 2006.