ARTISTE:

PHENOMENA

(DEFAULT)
TITRE:

INNERVISION (REMASTERED)

(2018)
LABEL:

CHERRY RED RECORDS

GENRE:

A.O.R.

/ HARD ROCK
TAGS:
80's, Concept-album, FM
"Un ratage complet pour votre plus grand déplaisir."
LYNOTT (05.02.2019)  
1/5
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Rien ne va plus pour Phenomena en 1993. Malgré le succès de ses deux premiers albums, la révolution culturelle musicale inhérente à l’approche des 90’s a fissuré le bel édifice. Le hard rock, et notamment sa face la plus mélodique, n'engrange plus d’aussi conséquentes recettes. Le grunge a déployé ses ailes et leur ombre s’étend à perte de vue. Tom Galley, le concepteur du projet, s’accroche toutefois et parvient à composer un troisième volet pour sa saga chérie. Mais son nouveau projet de concept-album ne convainc guère le label. A reculons il consentira néanmoins à donner sa bénédiction tout en refusant de consacrer trop de deniers au produit. La pochette en pâtira, insignifiante elle sera. Pour quelle raison en effet se décarcasser pour des artworks qui ne sont plus fièrement exposés sur les murs des disquaires ? Maudit soit le CD.

Question musiciens, relation de cause à effet, c’est également la débandade. Même le frère de Galley y va de sa trahison. Il sera accompagné dans sa fuite de Neil Murray, Glen Hughes, John Wetton et Richard Bailey, excusez du peu. De cet all stars band il ne reste finalement plus que le fidèle Scott Gorham (Thin Lizzy). Quant à l’abondance de voix de l’album précédent, c'est de l’histoire ancienne, le retour à un seul chanteur étant de mise. L'époque est aux vaches maigres. Concernant le pedigree de ce (peu) cher frontman… mis à part avoir poussé la chansonnette sur le premier opus d’Airrace (1984) et le quatrième album de Mama’s Boys (1987), ce Monsieur Keith Murrel n’est apparu sur aucun de nos radars. Voilà qui n’a pas permis à cet "Innervision", vous l'aurez compris, d’éblouir ses concurrents de ses atours mirifiques, même si Brian May (Queen) a eu la gentillesse de venir y faire quelques piges sur deux morceaux. C’est dans la difficulté qu’on reconnaît ses amis.

Les paramètres de l'équation ne sont guère engageants, de son résultat n'émergera aucune surprise. "Innervision" est d'un niveau bien inférieur à ses deux aînés bien que le style mélodique particulier de Phenomena soit toujours de mise. La réédition aujourd'hui de cet opus, en version remastérisée et avec une belle pochette cette fois, plus de trente ans après, nous tend néanmoins les bras. Nous allons tenter de séparer le bon grain de l'ivraie en essayant de déterminer si l'album a mal vieilli ou si dès le départ le ver était dans le fruit.

"Innervision" démarre avec un 'Rock House' qui aurait pu être interprété par Foreigner. C'est plaisant, plutôt rythmé, mais le titre reste peu impactant. On ne lâche pas la bande à Lou Gramm avec le 'Banzai' qui suit, mais on frôle le ridicule avec des synthés et une mélodie dignes de la BO d'un sous-"Top Gun". Restent les coups de griffe finaux de la six-cordes qui font penser à ceux de Steve Stevens (Billy Idol) achevant le 'Dirty Diana' de Jackson. 'What About Love ?' permet de remonter la pente. Les chœurs limite gospel sur le refrain nous usent toutefois un tantinet la santé. Mais restons conciliants, le morceau se laisse écouter. C'est plus difficilement le cas d''Into The Fire' qui, noyé sous des synthés d'un autre âge - même en 1993 - et une batterie de Prisunic, nous offre une bonne partie de rigolade.

Les six morceaux suivants nous réservent trois bons moments : les couplets des deux ballades que sont 'A Whole Lot Of Love' et 'Rock My Soul' - dommage que leurs refrains, une fois de plus gâchés par des chants d'église du Mississippi, ne soient pas au diapason - et le refrain de 'How Much Do You Love Me ?'. Quant au reste... que dire de ce salmigondis hard rock-pop-disco ? Eh bien que c'est insupportable à l'oreille, ni plus ni moins. La faute à des synthés atteignant le summum du kitsch, à des refrains d'une niaiserie profondément abyssale et à une batterie qu'aurait trouvé amateur le lapin des piles Duracell.

Ce troisième Phenomena fut donc un mémorable plantage. Un conseil, concentrez-vous plutôt sur le fort bon "Road Runner" (Phenomena II) et, surtout, sur le premier opus du combo qui avait quant à lui mis tout le monde d'accord.


Plus d'information sur http://forgasbp.online.fr/



GROUPES PROCHES:
ASIA


LISTE DES PISTES:
01. Rock House
02. Banzai
03. What About Love ?
04. Into The Fire
05. A Whole Lotta Love
06. Secret Of Love
07. If You Want To Rock
08. How Much Do You Love Me ?
09. Shape It Up
10. Rock My Soul

FORMATION:
Brian May: Guitares
Keith Murrell: Chant
Leif Johansen: Claviers / Effets Électroniques
Michael Sturgis: Batterie
O' Rian: Basse / Choeurs
Scott Gorham: Guitares
   
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