Le
deuxième opus des Anglais de Blood Red Saints, un "Love Hate
Conspiracies" sorti l'an passé, avait vu le combo évoluer d'un AOR
très inoffensif vers un hard rock mélodique plus punchy tourné
vers Bon Jovi et Def Leppard. Aujourd'hui sort son petit frère, et
on se demande si ce "Pulse" va nous réserver encore une surprise
évolutive.
Puisqu'aucun changement n'est à noter dans le line-up et que la pochette de
l’œuvre donne toujours autant envie de tester le produit qu'un Mexicain est tenté par faire un don à Trump pour construire son mur
de Berlin personnel, on peut, de prime abord, douter des intentions
de progression du groupe. Et pourtant... "Pulse" n'est pas, cette fois, un album qui ressemble parfois à
Def Leppard, mais un opus qui ramène quasiment non stop aux gars de
Sheffield, tout en mettant un peu plus encore le pied sur la pédale
énergique et se tournant concomitamment, et résolument, vers une
approche plus moderne de son hard rock mélodique.
Du
coup il faut attendre le troisième morceau de l’œuvre et
l'excellemment mélodieux "Cross To Bear" pour reconnaître les Blood
Red Saints. Avant cela on se frotte avec insistance les yeux, voire
les oreilles, à l'écoute de deux nouveaux titres de Def
Leppard... pardon, de deux morceaux qui ressemblent - même si quelques
sons alternatifs imprègnent les partitions - à s'y méprendre à du
Def Leppard, soit 'Believer' et...'Animals'. Etonnant,
non ?
Certes, le parfait 'Invincible' qui lorgne, façon Blood Red Saints du
deuxième opus, vers les ondes radio et le déroutant 'I'm Your Devil',
titre power pop/hair metal/punkisant que n'aurait pas renié Cheap
Trick, nous éloignent des Léopards Sourds, mais c'est pour mieux
nous replonger dans leur tanière par la suite.
Ainsi,
de la ballade fort porteuse 'Crash Into Me', qui pourrait constituer la
suite de 'Love Bites', au heavy et girond 'Message To God', du mid-tempo
grandiloquent 'Warrior' qui mérite la couronne royale de l'opus, au
petit frère de 'Pour Some Sugar On Me' dénommé ici 'What Have We
Become', tout ici nous rappelle la Sheffield's army.
Alors,
si vous n'appréciez pas le gang de Joe Elliot, un conseil : passez
votre chemin et laissez sur le bord de la route ce troisième volet
des aventures de Blood Red Saints. Par contre, si les travaux les
plus modernes de Def Lep ont usé vos enceintes, jetez une oreille
sur le produit, il vous faudra vingt-quatre secondes chrono pour vous
remettre la tête dans le sac à poussière si cher à Tonton Zegut.