La scène grenobloise a des arguments à faire valoir et possède en son sein un vivier de groupes intéressants parmi lesquels se trouvent anasazi, As A New Revolt, Collapse, Hellixxir, Satan et bien d'autres. Si ces groupes cités naviguent entre le rock progressif et le hardcore, il reste de la place pour le hard rock façon Blue Oyster Cult ou le metal mélodique à la Iron Maiden et le rock US à tendance FM de Bon Jovi. C'est dans cette veine globale que s'inscrit Lone Cairn. Composé de Leonardo au chant et de Guillaume à la musique, le duo sort son premier EP "Obsolète". Il faut dire que le style connaît un certain renouveau avec notamment Ghost et Treat qui ont proposé l'année dernière leurs albums respectifs qui ont connu un beau succès autant critique que public.
L'atmosphère qui patine cet EP trouve sa couleur dans les années 70 et 80, à une époque où la simplicité et la recherche mélodique étaient l'une des caractéristiques du hard rock à tendance glam. Le titre éponyme d'ouverture ne fait pas mentir ce constat de départ avec des riffs de guitare efficaces sans être foncièrement novateurs soutenus par des nappes discrètes de claviers. Le chant de Léonardo légèrement éraillé pourrait paraître un peu crispant d'autant qu'il donne l'impression d'être un peu sur la réserve, mais cela s'arrange sur les titres qui suivent.
Enfonçant le clou d'un hard rock suranné, 'The Vampire Song' est à la fois plus dense, consistant et épique. Parions qu'avec ce morceau, l'auditeur se remémore son passé pas si lointain lorsqu'il mettait ses vinyles sur sa platine ou sa cassette dans le walkman à la découverte du nouveau Poison, avec cette fois des lignes de chant totalement assumées. Le refrain est enlevé et reste en tête. Après toute cette avalanche de notes, Lone Cairn livre un instrumental sous forme de mid tempo semi acoustique dans lequel Guillaume démontre son sens de la mélodie et sa technique.
Après un titre qui tend vers le Bon Jovi période "Slippery When Wet" dans lequel le duo affirme son ancrage 80's, l'EP se conclut sur une longue ballade de sept minutes bien construite tout en progression avec quelque breaks plutôt bien sentis comme l'intervention du piano qui soutient les belles interventions solistes de Guillaume et un chorus qui ferait fureur en live, facile à reprendre par le public qui nul doute sera touché par le groupe.
Si l'EP manque d'originalité et ne révolutionne pas le genre mais vient plutôt lui rendre un hommage appuyé, il s'écoute agréablement malgré ses quelques faiblesses dans le chant. Il laisse présager le meilleur pour un prochain album complet pourvu que le duo y apporte plus de personnalité et gagne en confiance en lui et en son potentiel.