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"Une tentative assez vaine de remettre au goût du jour le jazz fusion des années soixante-dix."
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Gumbi Ortiz est le percussionniste d’Al Di Meola depuis plus de trente ans. Et il semble que le joueur de congas voue une admiration sans borne au guitariste. Jugez plutôt : d’abord son nouveau projet The Electrik Rendezvous porte le nom d’un album du maître, ensuite le nom du premier album de ce nouveau groupe, "Warrior", est un hommage au "Romantic Warrior" de Return To Forever, formation dans laquelle évoluait Al Di Meola au milieu des années soixante-dix, enfin pas moins de quatre compositions sur les neuf que compte "Warrior" sont des reprises du génie de la six cordes. C’est donc dans le sillage d’un jazz fusion technique que Gumbi Ortiz nous entraîne avec cet album passablement nostalgique. Mais la question est toujours la même à l’écoute d’un album de reprises : le jeu, aussi technique soit-il, en vaut-il la chandelle ?
Concernant les reprises d’Al Di Meola (‘Chasin The Voodoo’, ‘Dinner Music Of The Gods’, ‘Race With The Devil On Spanish Highway’) et de Return To Forever (‘Sorceress’), la réponse est clairement non. Ortiz a eu beau dénicher un excellent guitariste en la personne de Larue Nickelson, personne ne peut égaler Al Di Meola, tout simplement parce que personne n’est capable de jouer comme lui. Sa technique d’aller-retour au médiator restera à jamais la plus précise et la plus rapide de l’histoire de la guitare. Nickelson réussit à compenser en jouant certaines parties en legato plutôt qu’en aller-retour et en ajoutant de la saturation aux sons des guitares. Mais il est obligé à plusieurs reprises de simplifier certains solos (‘Chasin The Voodoo’) ou tout simplement d’en supprimer certaines parties (‘Race With The Devil On Spanish Highway’). Aucun guitariste ne pourra lui en vouloir mais dans ces conditions, quel est l’intérêt de reprendre des titres en les jouant moins bien, surtout si, comme c’est le cas pour tous les titres de l’album, l’absence de claviers, qui donnaient du corps et du relief aux compositions originales, se fait cruellement ressentir ?
Encore une fois, The Electrik Rendezvous n’échappe pas à la règle immuable qui concerne tous les albums de reprises : c’est seulement lorsque le groupe s’approprie réellement les morceaux et qu’il ose s’affranchir un peu du respect qu’ils lui inspirent que le projet devient réellement intéressant. C’est encore le cas ici avec les revisites jazz funk latino particulièrement réussies de ‘I’m A Man’ du Spencer Davis Group et de ‘Teen Town’ de Weather Report, car tout le talent des musiciens peut enfin s’exprimer au travers de ces compositions techniquement plus simples que celles d’Al Di Meola.
Même si l’intention de départ est louable, The Electrik Rendezvous échoue donc à remettre au goût du jour le jazz fusion latino des années soixante-dix. Et malgré tout le talent des musiciens, "Warrior" n’arrive que très rarement au niveau de ses modèles. Péché d’orgueil quant au choix des titres ou complexe d’infériorité face aux défis techniques de certains d’entre eux ? Sans doute un peu des deux. Dans tous les cas, le groupe a encore du chemin à faire pour réellement transcender cette musique exigeante.
Plus d'information sur
https://www.facebook.com/electrik-rendezvous-543742302436196/
LISTE DES PISTES:
01. Chasin' The Voodoo 02. Crosstown Traffic 03. Everybody's Everything 04. Not The Trick 05. I'm A Man 06. Teen Town 07. Sorceress 08. Dinner Music Of The Gods 09. Race With Devil On Spanish Highway
FORMATION:
Elias Tona: Basse Gumbi Ortiz: Percussions Justino Walker: Guitares Larue Nickelson: Guitares Luis Alicia: Batterie
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