Voilà
deux ans que nous n'avions pas entendu parler de Bikinis & Ice
Cream, précisément depuis leur EP "The Experiment" qui, comme son nom
l'indiquait, avait vu le groupe varier un tantinet ses plaisirs et
laisser sur le quai quelques-unes de ses valises punk rock pour
emprunter un train au design un peu plus stylisé. Il faut bien que
jeunesse se passe, soit, reste qu'on sentait alors que jeunesse était
sur le point de passer. "There's No Finish Line", leur troisième
album, vient nous rappeler à leurs bons souvenirs en ce début
d'année, mais le gamin figurant sur l'artwork nous interpelle. Les
jeunots d'antan auraient-ils à nouveau enfilé leurs culottes
courtes et décidé de retourner à leurs chères études ?
Que
nenni, une fois de plus la défroque ne fait pas l'anachorète. Les
Nîmois en effet poursuivent ici leur mue et plusieurs facteurs en
témoignent. Premièrement une adjonction : la formation bicéphale
ancestrale a finalement consenti à accueillir en son sein un
camarade de jeu. On connaissait Mathieu Allemand l'homme aux cordes,
quel que soit leur nombre, et Florent Marès au micro, quelle que
soit la note. Let us introduce Jean Bentkowski le préposé aux peaux
et aux touches, mais pas que...
... car,
et c'est là que survient le deuxième facteur participant à la mue, le jeune homme s'est également consacré au mixage de
l’œuvre et le bougre ne s'est pas loupé sur ce coup-là. En effet
le son de Bikinis & Ice Cream a changé de division. Fini la
production un tantinet brute de décoffrage des débuts, en la
matière les mentons des jouvenceaux sudistes ont gagné en pilosité.
L'impact des mélodies, toutes malignement réfléchies, n'en est
ainsi que plus immédiat.
Le
troisième facteur de la mutation touche au style
aujourd'hui affiché par le désormais trio. Le côté punk rock des
débuts continue à s'effilocher et, bien que la dynamique insufflée
par ce genre musical n'ait pas quitté la plupart des compositions
du combo, apparaissent sur "There's No Finish Line" des tendances moins
rebelles, plus easy listening. Ce savant mélange emmène les B &
IC à nous évoquer tantôt Angels And Airwaves et 30 Seconds To
Mars, tantôt Blink 182 et Box Car Racer.
Ce
troisième album des Nîmois est par ailleurs plus structuré, quelques titres à
tiroir en sont la preuve comme 'Without You' et son break à la
Linkin Park, plus réfléchi aussi, les mélodies faisant souvent la
cour aux radios comme celles de 'Second Chance', plus entreprenant
également quand il s'essaye aux passages apaisés particulièrement
sur 'I Try', même si le titre vire à l'hymne porteur sur le refrain,
ou sur 'The Ghost Track' qui flirte avec le rock atmosphérique.
"There's
No Finish Line" est en fin de compte un album qui fait du bien et,
puisque Bikinis & Ice Cream ne souhaite que le vôtre, le groupe
vous offre la possibilité d'écouter l'entièreté de leur nouvel
opus sur Deezer, Youtube et sur les plateformes Bandcamp et
Soundcloud. L'essayer c'est l'adopter et l'adopter c'est le partager,
alors n'hésitez pas. Up the bikinis !