Formé en 2010 à l’initiative de Risto Tuominen (Human Temple), Wake The Nations a déjà offert un premier opus en 2015 ("Sign Of Heart"). Composé d’un autre membre de Human Temple, le clavier Jori Tojander, le quintet réunit plusieurs habitués de la scène mélodique finlandaise, fait appel pour la composition à l’aide de Sören Kronqvist (Joe Lynn Turner, One Desire) ou Thomas Vikström (Therion), et voit Ilkka Wirtanen (The Nights) se charger de la production de ce nouvel opus intitulé "Heartrock". Autant dire qu’avec un tel rassemblement de pointures auxquelles il faut rajouter plusieurs invités que nous citerons plus bas, la formation du pays des 1.000 lacs part avec un a priori favorable auprès des amateurs de hard mélodique.
Et effectivement, les choses démarrent plutôt bien avec une triplette regroupant de bons gros riffs semblant sortis des années 80, des refrains accrocheurs sans être exceptionnels, un chant chaud et des soli de qualité. On pense parfois à One Desire (‘No Mercy’), le single ‘Tattooed Girl’ tient parfaitement la route et ‘Midnight Lover’ appuie bien sur l’accélérateur. Il n’y a là rien d’exceptionnel et le chant de Krister Stenbom semble un peu limité sans pour autant se montrer désagréable, mais on se laisse emporter par une belle énergie. Le problème, c’est que le décollage ne se fait pas totalement, la faute à l’utilisation de poncifs un peu trop réducteurs dont seuls les soli de Risto Tuominen réussissent à s’extirper réellement.
La ballade ‘All My Life’ avec un solo de Timo Pelander (Finlanders), ‘Fallen Angel’, malgré l’intervention de Wirtanen, et ‘Something In Your Eyes’, sont les meilleurs exemples de cette équation incomplète à laquelle manque un peu de personnalité. Une belle énergie, des refrains accrocheurs, des musiciens de qualité, mais un sentiment de déjà-entendu récurrent. Bien sûr, il n’y a rien de rédhibitoire et l’on passe un bon moment. Des titres tels que ‘New Day’, ‘Flames’ sur lequel Emmi Loven apporte un chant féminin du meilleur effet, ou la tornade ‘Higher’, avec les claviers de Scott Berry (Systematic Chaos), sortent un peu du lot. ‘This Is Over’ y va même de ses chœurs fédérateurs pour un résultat qui pourrait se révéler hymnique en concert. Le problème est que tout ça semble avoir été déjà entendu dans le passé, même si les souvenirs sont parmi les meilleurs.
S’il satisfera les amateurs de hard mélodique scandinave et se révélera un album de très bonne tenue, "Heartrock" aura du mal à se placer parmi les incontournables du genre. En rassemblant une belle brochette d’intervenants, et même s’il bénéficie d’un seul chanteur, ce qui lui donne une meilleure cohérence que sur son précédent opus, Wake The Nations semble se contenter de servir une recette aux ingrédients et à l’équilibre déjà trop connus. A découvrir certes, mais il est peu probable que le sentiment d’accoutumance apparaisse.