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"Avec "Space Between", Sammy nous laisse hagards."
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Sammy Hagar est un personnage fascinant, le genre de gars à qui tout semble sourire pour peu qu’il le décide. Sammy voulait être une rock star, il le fut. Avec Montrose, en solo puis avec Van Halen, il vendit des millions d’albums. Tout le monde sur la planète rock connait The Red Rocker et sa voix chaude et rocailleuse. Né pauvre, Sammy voulait devenir riche, et il le devint, grâce à un sens des affaires redoutables. Il eut autant de succès en produisant des vélos et des sprinklers que des spiritueux et sa chaîne de restaurants prospère depuis plus de dix ans sur la côte ouest des Etats-Unis.
Parangon du rêve américain, Sammy Hagar, à bientôt 72 ans, le rock toujours chevillé au corps, fait ce qu’il veut quand il le veut, au risque de perdre son public. Tandis que les amateurs de classic rock pleuraient la mise en pause de Chickenfoot, Sammy fondait un nouveau super groupe en 2014, le bien nommé The Circle, destiné à boucler la boucle de cinquante ans de carrière en jouant live les succès du rockeur rouge, toutes périodes confondues.
Comme d’habitude, Sammy a su s’entourer en embauchant le fidèle Michael Anthony à la basse, Vic Johnson à la guitare et Jason Bonham à la batterie. Initialement The Circle n’avait pas pour vocation d’enregistrer d’album studio. Mais Sammy Hagar a estimé avoir des choses à dire et a composé ce qu’il considère comme un concept album autour de l’argent, ou plutôt de la cupidité qui pour lui est la source de tous les maux de notre société. C’est l’éternel problème des multimillionnaires nés dans la rue. Un jour ou l’autre, ils expriment le besoin étrange de s’acheter une conscience et de donner des leçons. Mettons tout de même au crédit de Sammy Hagar sa sincérité, eu égard à sa philanthropie et ses nombreuses actions au service d’associations caritatives américaines.
Cela méritait-il pour autant un album entier ? C’est là toute la question. Car musicalement, "Space Between" a autant d’intérêt qu’un tacos servi au Sammy Hagar’s Red Rocker Bar & Grill. Vite englouti, vite oublié et passablement fadasse. Les titres ‘Devil Came To Philly’ et ‘Full Circle Jam’ sonnent comme des démos inachevées et frisent le sketch de mauvais goût. ‘Wide Open Space’ et ‘Hey Hey’ sont des ballades acoustiques sans aucune inspiration. Les morceaux classic rock ‘Free Man’ et ‘Bottom Line’ sont archi rebattus et totalement poussifs. Et que dire de ‘Trust Fund Baby’ qui, bien que très efficace de prime abord, n’est qu’un recyclage du riff de ‘I Got The Fire’ de Montrose paru sur l’album "Paper Money" en 1974.
"Space Between" n’est sauvé du naufrage que par sa section rythmique. Même si Michael Anthony joue les mêmes lignes de basse depuis quarante ans, il reste redoutablement efficace et ses chœurs sont toujours aussi lumineux (‘Can’t Hang’). Quant à Jason Bonham, il est le digne fils de son illustre père et son travail à la batterie est remarquable (‘No Worries’). Mis à part ce point positif, "Space Between" n’a que peu d’intérêt. D’autant moins que Sammy Hagar n’est réellement bon que lorsqu’il est porté par un grand guitariste. Ce fut le cas par le passé avec Ronnie Montrose et Eddie Van Halen et plus récemment avec Joe Satriani. Mais The Circle n’a pas la magie de Chickenfoot et Vic Johnson ne fait sur cet album que le minimum syndical, ne se fendant de petits solos timides qu’à de très rares exceptions (‘Bottom Line’, ‘Trust Fund Baby’).
Si "Space Between" avait été une simple déception, nous aurions pu nous en accommoder. En revanche, le sentiment de se faire rouler dans la farine par un Sammy Hagar nonchalant, à court d’inspiration et négligent envers l’auditeur, est bien plus désagréable. Espérons que The Red Rocker ne finira pas sa carrière sur ce fiasco. Joe Satriani a récemment ouvert la porte à une reformation de Chickenfoot. Souhaitons que Sammy Hagar l’entende car il a besoin d’urgence d’un vrai compositeur pour l’épauler.
Plus d'information sur
https://www.facebook.com/sammyhagar/
LISTE DES PISTES:
01. Devil Came to Philly - 2:35 02. Full Circle Jam (Chump Change) - 3:38 03. Can't Hang - 3:57 04. Wide Open Space - 3:46 05. Free Man - 4:20 06. Bottom Line - 2:43 07. No Worries - 3:27 08. Trust Fund Baby - 4:15 09. Affirmation - 3:20 10. Hey Hey (Without Greed) - 2:51
FORMATION:
Jason Bonham: Batterie Michael Anthony: Basse Sammy Hagar: Chant Vic Johnson: Guitares
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