Voilà
bien longtemps que nous ne vous avons pas parlé de super groupe, de
all stars band, de... moins d'un mois dites-vous ? Vous devez
avoir raison, mais que voulez-vous, non seulement le temps passe vite
mais de plus, convenez que ce type de réunions de bienfaiteurs
pullulent dans les bacs depuis quelques années et pas seulement
grâce au wedding's label italien bien connu. Alors laissez-nous vous
présenter le dernier-né de la confrérie devant vos mines
interrogatives, voire suspicieuses : voici A New Revenge et son
premier essai nommé "Enemies & Lovers".
Que
faire pour lever le doute qui s'est insinué dans vos têtes : les
stars armys, vous en avez vu d'autres et vous avez été trompés sur
la marchandise plus souvent qu'à votre tour. Certes, mais
laissez-nous tout de même vous présenter le personnel de bord, peut-être accepterez-vous alors de vous laisser embarquer. Les
pilotes dans l'avion sont pour le moins connus, ils ont œuvré au
cœur du Snakepit de Slash, chez Alice Cooper, Scorpions, auprès d'Ozzy, de Dio, au sein de Whitesnake et de Judas Priest... ça calme,
non ? Nous ne vous ferons pas marner plus longtemps, les
énergumènes en uniforme sont : Tim "Ripper" Owens au
micro, Keri Kelli à la guitare, James Kottak aux fûts et Rudy Sarzo
à la basse. Alors, rassurés ?
Pas
complètement, semble-t-il... L'étiquette sur la boite est
émoustillante, mais le contenu est-il sémillant ? C'est la
question qui vous interpelle désormais, soupçonneux que vous êtes. Allez, laissez-nous encore un peu de temps pour vous interpeller. En premier lieu, pour ceux qui ont été déçus par les derniers et
multiples choix de celui qui permis à Halford de prendre quelques
vacances, sachez que le Ripper a rangé sur ce coup-là ses
agressives vocalises au placard et décidé de rejoindre un groupe de
hard rock non-bourrin. Mais également qu'il a su ici - aidé par
Kelli qui, vieux bourlingueur qu'il est, s'y connaît autant en
habillage de partitions qu'en riffs mémorables - composer dix titres
enlevés et mélodieux où Kottak et Sarzo jouent les charpentiers
métalliques.
Toujours
pas convaincus ? Du hard rock non-bourrin, mais encore ?
Alors passons à la description plus précise du produit. Eh bien
l'objet est d'obédience fort mélodique, doté subrepticement de
connotations metal et glam, voire alternatives, le son est moderne
et l'animal au micro pousse la ritournelle de manière impliquée,
sans tomber dans ses énervements gutturaux habituels. Les riffs
assénés, sans qu'ils puissent se targuer de mériter la palme de
l'originalité, règnent en maîtres, et même si les
discours frisent parfois l’immaturité pour des briscards d'un âge
si avancé, l'énergie avec laquelle ils sont scandés les rendent
plutôt addictifs.
En
ce qui concerne la distribution des prix, nous pouvons appeler sur
l'estrade le remuant et outrageusement mélodique 'The Way', le curieux 'Only The Pretty Ones' où Alice Cooper ou King Diamond croisent le
fer sur les couplets avec une douce mélopée sur le refrain, le
puissant et galvanisant titre éponyme, et l'hyper-hit 'Scars'.
Cet "Enemies & Lovers" est un opus qui va vous faire sautiller,
vociférer, trémuler les tympans et vous mettra d'humeur allègre et
volontaire. Un super groupe qui réussit son coup dès le premier
essai, voilà qui n'est pas forcément usuel. Adeptes du hard rock
mélodique pêchu, profitez-en ! Quant aux autres, tentez tout
de même l'aventure, il est fort possible alors que vous deveniez
un prosélyte du genre.