Voilà
à peine une année que le groupe allemand DeVicious nous a présenté
sa première progéniture, un "Never Say Never" qui avait interpellé
les adeptes du style, ceux qui peuplent les zones les plus
claires de la force, celles où le Dieu easy listening fait loi. Et
voilà que déjà le susnommé laisse place à son successeur.
D'aucuns apprécieraient que leurs combos préférés soient aussi
productifs. Le petit nouveau se nomme "Reflections", espérons-le bien
nommé et souhaitons donc qu'il soit le reflet de nos attentes, car
avouons-le sans détour, le premier essai de DeVicious nous avait
qualitativement interpellé.
Nous
étions restés, avec "Never Say Never", sur un hard rock mélodique
plutôt aimable à l'écoute. D'où l'étonnement qui nous envahit
lorsque 'Long Way Home' ouvre le bal. On se dit alors que la première
vague de riffs est juste là pour impressionner et puis on est
submergé par la suivante. Alors on revient à l'artwork, persuadé
qu'on n'aurait décidément jamais dû entamer cette cinquième bière
et qu'il y a eu méprise dans le choix de l'objet à positionner sur
sa platine... et on s'aperçoit qu'il n'en est rien. Le liquide
roboratif n'y est pour rien, c'est bien DeVicious qui a décidé de
démarrer son second effort sur les chapeaux de roues. Tonitruante
entame.
La
suite sera, quasiment tout du long de cet opus, logée à la même
enseigne, soit un mélange de puissance d'outre-Rhin et d'intensité
mélodique familière aux productions scandinaves. Une grande partie
du mérite en revient à Alex Frey qui a pris en charge ici, outre
les travaux de basse, la composition de tous les morceaux et la
production de l’œuvre, mais également à la partition vocale de
l'excellent Zoran Sandovor - dit Mister Sanders - le Serbe à la voix
de Johnny Gioeli (Hardline). Ce "Reflections" exhale comme on pouvait s'en douter des effluves 80's
et se révèle empli de soli de
six-cordes efficaces et plus longs qu'à l'accoutumée dans le style
musical affiché ici.
Titres
hymniques ('Feel The Heat'), morceaux radiophoniques accrocheurs ('Never Let You Go'), ballades prenantes ('Manhattan Memories'), tous les
ingrédients de l'opus de hard mélodique réussi sont ici au
programme. Un seul faux pas vient écorner ce bel ensemble, ce satané 'Saturday Night' au refrain insipide répété seize fois. Quand on
n'aime pas, on compte.
Mais
cette unique faiblesse est bien loin du coup de canif dans le contrat
de mariage. "Reflections" est bel et bien une production marquant une
belle progression dans le savoir-faire de DeVicious. Tous les
passionnés de hard rock mélodique devraient se jeter sur cette
jolie réussite qui pourrait emmener ces gens à concourir à une des cinq marches du podium 2019 du genre.