Fallujah, venu des États-Unis, pratique un death alambiqué, sensible et pesant. “Dreamless” avait été une excellente surprise pour Music Waves, diamant scintillant dans une boue épaisse. Quelques années après, Alex Hofmann a été remplacé par Antonio Palermo (chant), alors que Brian James s’en est allé. Ces changements n’ont pas entamé la puissance évocatrice du combo, car de “Undying Light” surgit une lumière éblouissante, nappée de guitares épaisses issues du death, d’un chant deathcore agressif, d’ambiances aériennes et de complexité progressive.
La puissance est omniprésente, depuis ‘Glass House’ jusqu'à ‘Departure’. L'opus est parsemé d'instants d’anthologie : roulements intenses de ‘Ultraviolet’, rythmes étouffants de ‘Dopamine’, riffs étranges et rapides de 'Hollow', blasts explosifs de ‘Sanctuary’ et ‘Eyes of The Sun’, harmonies qui font crisser les oreilles (‘Departure’). L'intensité prend l’auditeur aux tripes, sans jamais le laisser respirer.
Néanmoins la plus grande force du groupe est son sens mélodique simple et discret, presque timide, qui surnage à peine dans la terreur rythmique. Fallujah a trouvé sa marque de fabrique, sautant de la puissance douloureuse à une contemplation quasiment méditative. Ce fin tissu harmonique exhausse la beauté et décuple l'intensité dramatique de l'opus.
Fallujah propose un “Undying Light” de très belle facture, difficile d'accès, réservant de multiples surprises. Les musiciens au meilleur de leur forme s'expriment avec passion et savoir-faire, mais surtout jouent sur le fil ténu de l’émotion pure. Avec cette galette, une lumière transperce les cœurs et laisse sur son passage une marque intense, souvenir d’une chaleur brûlante pleine d’humilité... La marque des plus grands, en somme.