Crystal Lake est un groupe japonais qui depuis quinze années pratique une musique intense à laquelle s'ajoutent des éléments cybernétiques : synthétiseurs froids, rythmes mécaniques et imagerie de science-fiction. Les Nippons ont produit quatre albums puissants qui ont assis leur notoriété. “Helix” veut emprunter un chemin différent.
L'album est une sorte de colimaçon aux différentes facettes, aussi tortueux que direct avec ses ambiances fouillées, ses ruptures plombées et ses mélodies simples. Dès ‘Aeon’, ce sont les rythmes puissants, le chant efficace et la production nette qui charment. Des cris aigus transpercent le silence, des doubles pédales écrasent les oreilles alors que les ambiances mystérieuses font froid dans le dos (‘+81’, ‘Agony’). Pour appuyer ce côté cyber, la rondelle débute par un discours robotique glacé et désincarné.
Puis, même si les instants brûlants de ‘Agony’ fusent, l’émotion est là lorsqu'un passage mélancolique rappelle certains côtés de Fear Factory. ‘Apollo’ expose une sensibilité fragile, avec une belle six-cordes acoustique simple. Les pistes sont baignées d’harmonies douces-amères, d’oppositions entre cris éraillés et chant clair (‘Lost In Forever’), de métissage musical oscillant entre Muse , Linkin Park et Fear Factory (‘Outgrow’) ou de passages rappés sur fond de rythme funky dignes de Linkin Park. L’habillage sonore est un fil rouge qui apporte une vraie cohérence, ainsi le vibreur du téléphone de ‘Just Confusing’ est un contre-pied stylistique, pour une piste finalement assez classique.
"Helix" est un bon album qui au fil de chansons parfois convenues attire l'oreille par son intensité et la puissance de certaines mélodies. Grâce à de belles qualités, il passe comme une lettre à la poste sans aucun accroc... mais aussi sans laisser un souvenir profond.