Côté musique, rien de bien neuf sous le soleil du hard rock mélodique. Les amateurs de hard bluesy et vintage y trouveront plus que leur compte. La majeure partie des titres fait référence aux grands noms qui ont donné ses lettres de noblesse au genre, notamment Aerosmith (‘Lorelei’, ‘Nasty Hustle’, ‘Shelter’) et Led Zeppelin (‘Beautiful Road’, ‘Since I’m Loving You’) dans les années soixante-dix, et Van Halen (‘Hit And Run’) dans les années quatre-vingts.

Pour ce qui est de la qualité des compositions, la comparaison avec ces illustres aînés ne tient pas vraiment, sans doute parce que le style tourne en rond depuis des décennies. En revanche, pour ce qui est de la qualité d’exécution, le groupe n’a pas grand-chose à envier à ses prédécesseurs. Keith St. John, très en voix, parvient sans mal à tenir la dragée haute à Steven Tyler, Robert Plant ou Sammy Hagar. Et Doug Aldrich, comme d’habitude, fait des prouesses. Avec son jeu staccato reconnaissable entre mille et un son très riche en medium, il justifie à lui seul l’écoute de l’album, multipliant les riffs heavy et burnés (‘Revolution’) et les solos inspirés (‘Lorelei’, ‘Beautiful Road’), et jouant à merveille avec le sustain et les harmoniques naturelles de son instrument (‘Midnight Train’).

S’il est difficile de faire du neuf avec du vieux, le titre ‘Hideaway’ sort néanmoins nettement du lot par, si ce n’est sa prise de risque, du moins sa volonté de casser un peu les codes d’une musique bien trop formatée. Avec son break funky et sa ligne de chant rappelant étrangement le ‘Miss You’ des Rolling Stones, il fait figure d’exception au sein d’une production par ailleurs cousue de fil blanc.