Formé en 2008 à Stuttgart (Allemagne) sous le nom de Epic Fail, Syrence a pris son nom actuel en 2011. Le quintet attend 2016 pour sortir un premier EP intitulé "5.0" et offre enfin son premier opus en cette année 2019. Pour ce "Freedom In Fire", la solidarité métallique nationale a bien fonctionné puisque qu’Achim Köhler (Sinner, Nightmare, Brainstorm, etc…) et Ralf Scheepers (Primal Fear) ont participé à la production de ce premier méfait discographique aux racines profondément ancrées dans les débuts de la N.W.O.B.H.M. (New Wave Of Britsh Heavy Metal).
La première formation qui vient à l’esprit est Judas Priest. Johnny Vox semble être le fils caché de Rob Halford et cette impression est renforcée à la vue des vidéos du groupe tant le chanteur cultive le mimétisme avec son légendaire modèle. Le problème lorsque l’on se frotte à un tel monument, c’est qu’il faut être un minimum à la hauteur. Or, si la prestation vocale du bonhomme est époustouflante, les compositions qu’il interprète sont encore loin d’atteindre la cheville de celles du monument de Birmingham. Les qualités du combo teuton sont pourtant évidentes. Derrière le frontman, la paire de guitaristes formée par Oliver Schlosser et Julian Barkholz a clairement été biberonnée à l’écoute des Glenn Tipton et K.K Downing (Judas Priest) ou des Adrian Smith et Dave Murray (Iron Maiden). Les plans ont déjà été entendus mille fois (‘Kings Of Speed’) mais ils restent accrocheurs. Et si Fritz Jolas assure à la basse, il est impossible de passer sous silence le travail de son compère rythmique Arndt Streich qui réussit à distiller du groove dans des titres pourtant tranchants (‘Addicted’, ‘Wild Time’) sans leur faire perdre de leur efficacité.
Ces derniers titres font d’ailleurs figure de fulgurances en compagnie d’un ‘From Ashes To The Sky’ tout aussi cinglant. Le reste peine au mieux à décoller après des débuts intéressants (‘Living On The Run’, ‘Your War’) quand il n’est pas handicapé par des chœurs à la limite de la caricature (‘Freedom In Fire’). Quand le tempo ralentit, Syrence se veut épique mais s’englue finalement dans sa tentative en manquant par trop d’originalité et de modestie (‘Symphony’, ‘Red Gold’). Aux plans déjà entendus chez Judas Priest viennent se rajouter des tentatives de clonage d’autres formations. Celle d’Iron Maiden est plutôt réussie sur ‘Fozzy’s Song’ alors que celle du Queensrÿche des débuts (‘Seven Oaks’) fait preuve d’autant de dynamisme qu’un éléphant sous Prozac. Par contre, bien qu’également très marqué par le sceau des adorateurs de Judas, le heavy ‘Evil Force’ fait tout de même montre d’une puissance et d’une efficacité accrocheuses.
Malgré des qualités évidentes, ce premier opus des Allemands ne se révèle pas à la hauteur de ses ambitions mal maîtrisées. A trop vouloir ressembler à son illustre aîné britannique, le quintet reste finalement dans son ombre et se révèle trop mal à l’aise lorsqu’il tente de s’en éloigner. Pourtant, le potentiel est tellement évident qu’il encourage à espérer une suite plus réussie à condition que Syrence fasse preuve de plus de personnalité et de modestie.