Jeune formation néerlandaise, Skylake aura mis pas loin de quatre années pour écrire et mettre en forme son premier album, "In Orbit", composé de sept titres originaux. Revendiquant des influences de Tesseract, Porcupine Tree, Karnivool ou encore Anathema, le quatuor mené au chant par Suzan van den Engel décrit sa musique comme du rock alternatif au spectre sonore allant d'atmosphères calmes à des riffs plus métalliques.
Et les huit minutes proposées par 'The Storm' vont effectivement clairement confirmer cette tendance, avec un bon gros soupçon de rock progressif à l'intérieur. Sur des rythmiques impaires, Skylake entame les hostilités avec un titre qui mêle un néoprog plutôt classique, très mélodique, combiné à des interventions instrumentales fulgurantes très électriques. La balance entre le chant féminin plutôt doux et les passages instrumentaux musclés s'avère plutôt séduisante, quitte parfois à se laisser embarquer dans du metal pur et dur ('War Within').
Nous allons retrouver ce schéma sur l'ensemble de la galette, et plus particulièrement sur 'Vicious' où, après une entame très rock aux guitares, la voix féminine s'impose, accompagnée d'un magnifique tricotage de cordes avant de laisser la place à un développement instrumental hélas trop court. Et c'est ce dernier point qui laisse un petit goût d'amertume aux oreilles du progueux pur et dur. En effet, de nombreux breaks instrumentaux laissent entrevoir un potentiel de progression très intéressant, avec des musiciens à la virtuosité affichée, hélas inexploités la plupart du temps et réduits à quelques instants entre deux parties chantées ('Crossroads' par exemple). Il existe heureusement quelques exceptions à cela, et notamment la partie centrale et le final de 'Prisoner', probablement le titre le plus abouti de l'album.
Néanmoins, si l'on excepte 'Haste' et son propos qui tourne rapidement en rond, "In Orbit" nous propose des compositions aux multiples atours et rebondissements, où les variations d'intensité et de thèmes nous emmènent d'un univers à un autre en maintenant un intérêt constant. La qualité des instrumentistes et la voix enchanteresse de Suzan Van den Engel accrochent rapidement l'auditeur, pour ne plus le lâcher durant 44 minutes, durée désormais syndicale pour coller au retour à la galette vinylique.