Last Flight to Pluto est un groupe gallois qui a longtemps évolué en tant que groupe de reprises en tous genres, d'Adèle aux Red Hot Chili Peppers, et qui a fini par sortir un premier album en 2016, passé plutôt inaperçu sous nos radars. Lors de la réalisation de son deuxième effort, "A Dr op in the Ocean", le groupe s'est fait remarquer par un certain Rob Reed (Magenta entre autres) qui l'a pris sous son aile en le publiant sur son label White Knight Records.
Revendiquant notamment des influences de Rush, le groupe mené par la chanteuse Alice Freya évolue plus certainement dans un registre néo-progressif au sens large du terme, tant les climats développés et les références au genre s'avèrent nombreux. La filiation avec les Canadiens peut par contre s'envisager quant aux parties énergiques qui parsèment les six compositions.
L'ouverture de l'album par 'Masheena' donne d'emblée le ton de cet éclectisme. Après une introduction conviant des claviers cosmiques puis un gros chorus de guitares soutenu par une section rythmique très présente, le calme s'installe pour laisser place à la voix quelque peu mutine d'Alice Freya, accompagnée d'une guitare acoustique, qui va entraîner le morceau vers les contrées fréquentées par Magenta, avant de terminer par une rythmique très … 'Apocalypse in 9/8' (Genesis pour ceux qui auraient un trou de mémoire).
La suite va évoluer dans la même veine variée, avec des compositions faisant la part belle aux mélodies qui souvent explosent lors de refrains catchy. Les chorus électriques peuplent les passages instrumentaux, ainsi que les inévitables soli de guitares entrecoupés de riffs mordants, sans toutefois avoir le côté envahissant et systématique que l'on retrouve dans nombre de productions néo-progressives.
Le groupe apporte également quelques touches originales comme lors du final jazzy de 'Morning Glow', ou encore dans 'The Kings are Dead', titre porté par une basse bourdonnante sur laquelle les guitares viennent tricoter à la manière d'un Angus Young light avant une montée en puissance très progressive amenant à un refrain enthousiasmant. L'ensemble reste très cohérent, parfois même un peu trop et l'effet de surprise s'étiole rapidement devant la structure quelque peu systématique des différents titres, sans toutefois atténuer les performances des différentes composantes du groupe, au premier rang desquelles il convient de souligner la remarquable interprétation d'Alice Freya.
Sans être le groupe le plus original du monde, Last Flight to Pluto nous propose une galette d'excellente facture, techniquement impeccable tant dans son interprétation que dans sa réalisation, dans un genre malheureusement déjà bien encombré par de nombreuses productions similaires. Le plaisir est toutefois bien présent à l'écoute de ces 50 minutes. Que demander de plus ?