HAN UIL: Esoteric Euphony (ROCK PROGRESSIF,Rock Alternatif) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Que ce soit en solo ou au sein de groupes divers (Tumbletown, Seven Day Hunt,…), Han Uil n'est pas un inconnu pour les lecteurs de Music Waves. Et comme le prouvent les chroniques qui ont émaillé sa carrière, l'homme bénéficie d'une appréciation plutôt flatteuse. J'en veux pour preuve celles de "File This Dream" (Seven Day Hunt), "Dark in the Light" (Han Uil) et, plus récemment, "Never Too Late" (Tumbletown – 2018).

"Esoteric Euphony" est le quatrième album paraissant sous le nom de son créateur. Le disque regroupe une dizaine de compositions au format ramassé (la plus longue plafonne à 7'15") pas vraiment prog, pas non plus straight rock mais à mi-chemin des deux. Ainsi les titres ébauchent souvent la forme couplet/refrain/pont d'un rock basique mais s'en éloignent aussitôt en multipliant les cassures ou en se parant de mélodies floues donnant son caractère étrange et attirant à l'album. Nombre d'effets et de petites surprises achèvent de donner une agréable saveur à l'ensemble, du chant lyrique de 'Devil's Night' aux senteurs orientales de 'The Storyteller', en passant par l'intervention dramatique de Theresa May ('We Are United') pour n'en citer que quelques-uns.

Si les morceaux sont souvent menés à un rythme mid-tempo, Han Uil ne dédaigne pas secouer l'auditeur de temps à autres par des compositions plus pêchues comme sur l'incisif 'The Next Door Bully' ou l'insaisissable 'Give Me Fire' aux subits accelerandos. A l'opposé, l'album réserve aussi des moments de douceur lumineuse ('Love and Me' transpercé de mini-solos inspirés, l'instrumental 'Chasing Intentions' aux guitares envoûtantes). Dommage que l'ensemble souffre d'une production un peu plate ne mettant pas suffisamment en valeur la rythmique, atténuant ainsi le relief que celle-ci aurait pu apporter aux titres et laissant une légère impression de manque de dynamisme.

Han Uil s'apparente à des chanteurs comme Roine Stolt ou David Gilmour dans cette façon un peu impersonnelle, presque neutre, de s'exprimer. Sa voix n'est pas de celles qui vous donnera le frisson ou vous fera monter les larmes aux yeux, elle n'allumera pas non plus la moindre étincelle de colère. En revanche, elle est idéale pour instiller une mélancolie sournoise qui viendra régulièrement se lover autour de votre cœur. S'il officie derrière les claviers sur cet album, son instrument de prédilection reste la guitare dont de nombreux (mais souvent courts) solos viennent enluminer/illuminer chaque morceau.

"Esoteric Euphony" est un titre qui va comme un gant à la musique de cet album, distillant des "sons agréables et ésotériques" dont le charme finit par opérer malgré le manque de relief à attribuer à une production timorée.

HAN UIL

ESOTERIC EUPHONY

FREIA

ROCK PROGRESSIF