"A Means to End" avait marqué une petite révolution dans l’univers déjanté des Italiens de Destrage. Moins barré que ses prédécesseurs, la livraison de 2016 ouvrait un nouveau chapitre dans la discographie des Milanais et nous étions impatients de savoir quelle allait être la direction prise par la suite.
Pour suivre le groupe depuis quelques années maintenant, nous savons qu’un des objectifs majeurs de Matteo Di Gioia et sa bande est de faire en sorte que tous leurs albums soient différents les uns des autres, des albums sur lesquels il est impossible de poser une étiquette claire et précise.
Pour l’occasion, le groupe s’est à nouveau mis en danger notamment dans la composition en sortant de sa zone de confort (si le groupe en a une) et s’est adjoint les services du talentueux et désormais grand nom Josh Wilbur (Megadeth, Korn, Gojira… pour les plus connus et faire court) au mixage et mastering. Le résultat est à nouveau sans surprise, Destrage nous balance 8 bombes mélodeath à commencer par le furieux ‘The Chosen One’ totalement déjanté dans sa structure et qui trouve un développement plus long dans son pendant ‘The Gifted One’ qui clôt l’ensemble.
Entretemps, les adeptes de la folie Destrage retrouveront leurs marques sur ‘About That’ ou ‘Headache and Crumbs’ qui ont fait la popularité de la folle recette du groupe avec notamment ces avalanches de soli de guitares schizophréniques et le chant possédé de Paolo Colavolpe, mais également ‘Hey, Stranger’ où les Italiens prouvent qu’ils sont aussi passés maîtres dans la composition de refrains entêtants.
Si à part ces quelques exemples, la folie peut paraître moins évidente de prime abord, Destrage ne cesse d’explorer et d’expérimenter comme en témoignent ‘Rage, My Alibi’ où nous retrouvons des beats electro comme le groupe aime en ajouter dans ses éruptions sonores ou l’hallucinant solo de saxophone de Luca T Mai de Zu sur ‘Mr. Bugman’ et dans un registre totalement opposé, les claviers du jazzman Fabio Visocchi notamment sur le final ‘The Gifted One’.
En définitive et à défaut d’être l’élu dans une discographie désormais riche de cinq albums, "The Chosen One" s’inscrit dans la lignée des albums bourrés de talent de Destrage que tout amateur du style mélodeath dans son sens large en général et du groupe en particulier se doit impérativement de posséder.