Trevor Rabin n'est pas un inconnu. Pour les fans de Yes, il s'impose comme celui qui remit le groupe sur les rails du succès au début des années 80. D'une manière plus indirecte, il est un des musiciens attitré des BO des films de Nicolas Cage (" Gone in 60 seconds " par exemple). Et chez lui, en Afrique c'est carrément une star qui collectionna les disques d'or et les awards.
" Can't Look away ", quatrième opus du guitariste, est le premier travail en solo depuis qu'il a rejoint la formation anglaise. Dans cet album très agressif, il montre toutes ses qualités de musiciens et de compositeurs. Autant de qualités artistiques qui influencèrent le son de Yes et firent le succès de 90125. On retrouve ainsi que de bonnes mélodies (" I didn't think it would last " & " Hold on to me "), des titres aux riffs et solos pointus (" Sorrow (your Heart) " "&" Cover Up ").Le morceaux éponyme reste comme le titre le plus significatif de ce style brillant : à travers une évocation sans concession de l'Apartheid, " Can't look away " est construit comme un véritable hymne rock avec de fins arrangements qui évitent de sombrer dans hard-fm ou le rock pompier.
Sans être un franc succès commercial - " Can't look away " reçu un très bon accueil et " Something to Hold on " fur même classé à un moment dans les charts US - il reste donc comme un disque honnête qui devrait plaire aux fans de Yes et les amateurs de rock qui ne connaîtraient pas encore.