Ce groupe danois n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’il a déjà cinq albums à son actif et a vu passer en son sein des musiciens aussi prestigieux que Mattias « IA » Eklundh. Sa singularité réside dans le fait que le combo existe depuis 1984 et que seize années séparent leur précédente offrande de "V". De fait, seul le bassiste se voit rescapé du line-up original
Mais ces divers changements de membres n’ont aucunement affecté le style musical de Fate, aussi celui-ci évolue-t-il toujours dans un hard rock mélodique, teinté de heavy et FM.
La grande force de cet album vient assurément du chanteur Per Johansson, au timbre atypique, qui livre ici une prestation magistrale. Sa voix chaude à fort relent soul, rappelant Glenn Hugues, voire Anastacia, fait mouche dans n’importe quel registre, que ce soit sur des mi-tempo bourrés de feeling ou sur des compos plus speed.
Mais le père Per aurait beau se démener comme un beau diable, sans des morceaux de qualité, sa prestation vocale serait pour le moins vaine. Or pour le coup, "V" s’avère être une véritable usine à tubes. Les refrains entêtant, les riffs qui font mouche, la basse groovy à souhait... Tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette rondelle le disque hard rock incontournable de cette année. Il n’y a qu’à écouter les hymnesques 'Burned Child', 'Butterfly' ou 'Memories Won’t Die' pour s’en convaincre.
Les morceaux lorgnant plus vers le FM, comme 'Nobody Loves You The Way I Do', 'I’ll Get By' ou 'Everything About You, ne sont pas reste car, derrière leurs paroles de lover à la mièvrerie évidente, se cachent de véritables singles en puissance.
La seule ombre au tableau, hormis les paroles risibles de la plupart des morceaux, vient des titres 'Life' et 'Fate', qui, s’ils sont loin d’être mauvais, ne sont pas aussi transcendants que les autres plages. Mais quand bien même, avec neuf morceaux excellents sur onze, on ne va pas faire la fine bouche.