Une fois n’est pas coutume, le salut est venu du vieux continent, et plus précisément d’Italie. Opportunisme ou coup de génie, peu importe en vérité. En confiant la composition de ce premier album de Sweet Oblivion à Simone Mularoni, exceptionnel guitariste de DGM, le but de Frontiers semble clairement de permettre à Geoff Tate de renouer avec son passé glorieux au sein de Queensrÿche. De ce point de vue, le cahier des charges est totalement respecté. Les nostalgiques du son heavy de "Rage For Order", "Empire" et "Operation Mindcrime" seront comblés. Avec le soutien de son collègue Emanuele Casali, claviériste de DGM et de Paolo Caridi, batteur de Hollow Haze, Mularoni réalise avec "Sweet Oblivion" un travail en tout point remarquable, notamment avec des riffs puissants et racés qui soutiennent à merveille les lignes de chant hyper mélodiques de Geoff Tate (‘True Colors’, ‘Behind Your Eyes’, ‘Hide Away’).

Alors certes ce premier album de Sweet Oblivion n’invente rien et sonne comme un hommage un brin nostalgique au Queensrÿche de la fin des années quatre-vingts. Les emprunts aux compositions du groupe de Bellevue sont assez nombreux (‘Transition’, ‘Disconnect’) et il est difficile par exemple de ne pas trouver une étrange ressemblance entre le titre ‘Sweet Oblivion’ et ‘I Don’t Believe In Love’ présent sur l’album "Operation Mindcrime". Cependant la patte de Simone Mularoni, qui fait toute la force de DGM, est une énorme plus-value tout au long de l’album, grâce à une production moderne, des solos lumineux d’une justesse impressionnante (‘The Deceiver’, ‘My Last Story’) et des duos clavier/guitare inspirés (‘A Recess From My Fate’, ‘Seek The Light’).