Mais qui est ce Franck Ribière ???
Même en connaissant un grand nombre de guitaristes, on peut légitimement se demander qui est cet artiste… Et bien, comme le laisse supposer son nom, c’est un guitariste français, qui officie dans un registre rock instrumental. Et là, tout le monde sait bien que ce style musical n’octroie que très rarement une reconnaissance à la hauteur du talent car ce style reste et devient de plus en plus confidentiel.
« Bloody Karma » est donc le nouvel album instrumental de Franck Ribiere, le premier sous son propre nom. En effet, Franck est plus connu au travers de son projet « Double Heart Project », dans le quel il évolue aux côtés de Vincent Fabre (batteur de Cyril Achard). On pourra également noter la participation de ce projet au Tribute To Shawn Lane Vol.2 sur le label Lion Music (spécialisé dans la musique instrumentale).
Dans « Bloody Karma », il partage à nouveau l’affiche avec Vincent Fabre, qui assure les parties batteries mais aussi la guitare sur deux titres. Notons aussi l’intervention d’invités : Arnaud Decompoix à la basse et le virtuose italien Mysteria aux claviers sur 3 titres.
Après cette présentation nécessaire, mettons le CD dans la platine… Les premières notes de « A New World » ne sont pas sans rappeler l’intro de « New Millenium » de Dream Theater dont le thème est très voisin (avec les effets utilisés au niveau de l’attaque des notes conférant un son plus doux à la guitare). Dès le début, on ne peut que remarquer le haut niveau de technicité des compositions. La maîtrise des instruments est totale et la mise en place très propre. La production est bien équilibrée. La guitare est très en avant et différents styles sont abordés allant des passages doux aux gros riffs plus rock. Cela plaira aux amateurs de shred.
On remarque que certains morceaux semblent davantage taillés et pensés pour la scène, comme « This Little Thing In Everyone’s Heart » où l’on trouve des plans qui tuent vraiment, « Lost In The Jungle » avec sa rythmique low tempo, « Sphinx Attack » avec son intro assez speed enchaînée sur une rythmique typée trash sans oublier son thème orientalisé.
D’autres morceaux sont davantage groovy comme « Better Life » ou carrément boogy comme le bien nommé « Boogytoshok ». Le dernier titre « Deep Dream » fait quant à lui une incursion mélancolique dans un univers un peu plus doux et crémeux, à l’image de « Bloody Karma », avec des phrasés assez typés Shawn Lane.
Au final, cet album se révèle donc être une pièce technique remarquable qui ravira les adeptes de la guitare instrumentale mais qui pourrait tout de même être taxée d’un relatif conformisme. En effet, on peut reprocher, et cela même après une quinzaine d’écoutes, un certain manque d’accroche et de thèmes porteurs.
La plupart du temps, les phrasés s’enchaînant sans forcément de cohérence mélodique apparente, ce qui génère une certaine froideur et une absence de fil conducteur, d’épine dorsale dans les morceaux : attention, ne comprenez pas par là qu’il n’y en pas, seulement on pourra regretter que ces composantes soient un peu trop noyées dans l’ensemble, peut-être qu’un écrémage de certains passages aurait permis de ne retenir que les moments les plus essentiels, les plus porteurs et les plus musicaux... On notera également, en conclusion, l’absence de passages acoustiques…