Voilà
déjà une dizaine d'années que les Scandinaves de Crazy Lixx nous
proposent leur hard rock glam et sleaze tout droit sorti des 80's. Nous allons pouvoir extirper à nouveau nos spandex du placard car
les joyeux drilles viennent de sortir leur sixième album, un "Forever
Wild" attendu par les fans comme un bambin attend Noël.
Et
pour une fois on prend les mêmes et on recommence, le line-up ce
coup-ci n'ayant en effet pas changé depuis l'opus précédent. Quant à la formule elle n'a pas évolué elle non plus,
et c'est tant mieux. La recette est finalement simple et les Suédois
ont sans doute planqué dans leur garage ses ingrédients en quantité
suffisante pour nous refaire le coup à chaque fois. En fin de compte
il suffit concomitamment de composer des titres méchamment groovy,
avec des refrains fédérateurs fondamentalement catchy, dotés d'un
dynamisme rétro, teintés d'une certaine exubérance et qui sèment
généreusement des chœurs véhiculant une joie communicative.
Alors
ici, forcément, c'est une fois de plus la foire aux hits, la grande
braderie des tubes, le temple de l'easy listening, la grande messe du
radio friendly. Dix morceaux qui équivalent à autant de bombinettes
radiophoniques sont ainsi déposés à nos pieds.
A leur écoute,
les quinquas d'aujourd'hui vont embarquer dans la DeLorean de Doc et
s'en retourner vers le passé au son des refrains de leurs idoles
d'antan. La radio à bord déversera les titres de Def Leppard, de 220
Volts, de Heavy Pettin', de Motley Crue, de Freedom Call et de Bon
Jovi.
On
nage ici en plein vintage, soit, rien n'est pour le coup novateur,
certes, mais bon sang que cette nostalgie a du bon quand son origine
émane de morceaux si bien pensés mélodiquement parlant et dotés
d'une énergie et d'un son à décorner un troupeau de bœufs
transgéniques. Impossible alors de demeurer impassible à l'écoute
de 'Break Out' et de 'Silent Thunder' dont les riffs d'entame sont une
torture pour les cervicales, de rester de marbre sur le final tout en
guitares de 'Never Die (Forever Wild)', de ne pas bondir tel le
Marsupilami sur 'It's You' ou de ne pas craquer sur 'Love Don”t Live
Here Anymore', ballade d'un classicisme 80's évident, réussie dans le
genre comme on en fait peu.
Remercions donc nos énergumènes permanentés et excités de Crazy Lixx
de nous apporter cette nouvelle dose de bien-être et de sourires
musicaux. Voilà probablement des plaisirs que d'aucuns trouveront
bien désuets, mais qu'importe, la synesthésie n'est pas encore une
maladie honteuse. Allez, embarquez, une DeLorean vous attend...