Bloodbound est un énième groupe à provenir des froides terres suédoises. A quoi faut-il s’attendre ? Nosferatu ? Into the dark ? Et au vue de l’artwork et de la photo des membres, on ne peut alors s’empêcher d’en déduire que le combo pointe au rayon black metal. Eh bien perdu ! C’est dans un bon vieux heavy/speed qu’évolue Bloodbound.
Premier album de la formation, ces musiciens n’en sont pourtant pas tous à leur premier coup d’essai, puisque le chanteur Urban Breed est rescapé de Ted Morose. Mais comme souvent avec les combos fraîchement signés, les influences du groupe empiètent beaucoup sur sa personnalité.
Et l’on pense immédiatement à Iron Maiden à l’écoute de Nosferatu. En effet, comment ne pas voir en Behind the moon un pendant à The Trooper, ou encore entendre Hallowed be thy name à l’écoute du titre éponyme ? Le sceau de la Vierge de fer, reconnaissable par ses cavalcades typiques, ses harmonies à doubles guitares, ou ses Wohooohoh de fin de morceau idéaux pour solliciter le public en live, est apposé tout au long de ce Nosferatu.
Pour autant, cette rondelle est loin d’être sans saveur. Chaque musicien maîtrise son sujet, et le chanteur, au registre certes classique, est d’une redoutable efficacité. Quant aux compo’, elles regorgent de refrains entêtants, d’excellents riffs et de soli souvent pertinents qui évitent l’écueil d’enquillage de notes à unique but démonstratif.
Il est en revanche dommageable que certains titres comme Crucified, aux refrains plus légers sonnants très happy metal, comme peuvent en proposer des groupes comme Dragon Force ou Freedom Call, viennent entacher l’ensemble.
Il serait donc regrettable de faire l’impasse sur ce prometteur premier album, surtout si l’on est de ceux pour qui l’efficacité prime sur l’originalité. Gageons simplement que pour la suite de sa carrière, Bloodbound arrivera à s’émanciper de ses envahissantes influences, tout en conservant son très bon sens de la mélodie.