En lisant la liste des membres de Northtale, le combo à tout l'air de ce qu'on nomme dans le jargon musical d'être un super groupe : Christian Ericksson (Twilight Force) au chant, Bill Hudson (UDO) à la guitare et Patrick Johansson (Malmsteen) derrière les fûts. Le groupe ainsi formé affiche son ambition de donner un coup de pied dans la fourmilière du power metal.
Cette nouveauté recherchée ne viendra pas en tout cas de la cover, très typique pour le genre : nordique (forcément), bleutée et enneigée. Après, qu'importe le contenant pourvu que le fond confirme cette ambition. Et c'est là où le bât blesse. L'ensemble sonne d'un trop grand classicisme ('Welcome To Paradise') pour confirmer cette ardeur tant attendue et on retrouve tout ce qui fait qu'on aime ou pas ce style : des riffs aussi puissants qu'un brise-glace et une guitare vivace grâce à la dextérité sans faille de Bill, une voix grimpant vers les aiguës et une rythmique martiale, aussi martiale qu'une chiourme.
Les 13 titres (un peu nombreux) sont d'une belle efficacité. Mais ils sont autant énergiques qu'ils sont anecdotiques ou communs tant ils se rapprochent de ce que font aussi bien les Edguy, Powerwolf ou autres Hammerfall. Cependant quelques titres sortent du lot par leur charme particulier notamment 'Follow Me' avec son aspect légèrement symphonique et son joli solo de gratte inspiré de la musique classique, la ballade 'Way Of The Light' dans laquelle Ericksson chante de façon plaintive pour ensuite s'illuminer au cours de son développement ou 'Everyone's A Star' qui rappelle un peu le hard rock de HEAT ou Fate.
Cependant cette énumération est bien insuffisante pour confirmer la volonté de révolutionner ou de renouveler le power metal et ce malgré une production au diapason et une interprétation sans aucune faille. Il manque l'étincelle qui aurait pu allumer le feu d'une évolution d'un style qui s'enferme dans ses propres poncifs et coutumes.